UN DOCUMENT MONOGRAPHIQUE SE RAPPORTANT A LA REGION DE MOULAY IDRISS ZERHOUNE EST PARTAGE SUR CETTE PAGE. IL EST ORGANISE COMME SUIT :
RESUME :
PREAMBULE
CHAPITRE A : CONTEXTE REGIONAL
CHAPITRE B : ASPECT HISTORIQUE ET ARCHEOLOGIQUE
CHAPITRE C : MILIEU PHYSIQUE ET CONTRAINTES
CHAPITRE D : ASPECT DEMOGRAPHIQUE ET SOCIO ECONOMIQUE
CHAPITRE E : PROJET DE VILLE ET CHARTE URBAINE
CHAPITRE F : ASPECT URBAIN ET ARCHITECTURAL
CHAPITRE G : CONTRAINTES ET POTENTIALITES
GLOSSAIRE
1.3.1
Agriculture et élevage
1.3.2 Elevage
:
1.3.3
Forêt :
1.3.4 Artisanat
1.3.5
Secteur industriel
1.3.6
Tourisme
B.1. La région de Zerhoun, cadre général et potentialités :
La
Hamma est une des sources qui était très appréciée par les romains pour
les bienfaits de ses eaux chaudes. Il faut rappeler que cette source était peu
d'année auparavant l'un des endroits les plus fréquenté par les habitants de
Moulay Driss. Une fois mise en valeur et reçu les aménagements adéquats, cette
source peut devenir un lieu de plaisance et de divertissement des locaux, des
nationaux et même des étrangers.
6.2. Les anciens quartiers de la ville :
RESUME :
PREAMBULE
CHAPITRE A : CONTEXTE REGIONAL
CHAPITRE B : ASPECT HISTORIQUE ET ARCHEOLOGIQUE
CHAPITRE C : MILIEU PHYSIQUE ET CONTRAINTES
CHAPITRE D : ASPECT DEMOGRAPHIQUE ET SOCIO ECONOMIQUE
CHAPITRE E : PROJET DE VILLE ET CHARTE URBAINE
CHAPITRE F : ASPECT URBAIN ET ARCHITECTURAL
CHAPITRE G : CONTRAINTES ET POTENTIALITES
GLOSSAIRE
PREAMBULE
Le présent rapport constitue la partie analyse et diagnostic de
l'ensemble de l'aire composée de :
·
Oualili.
·
Moulay Driss
Zerhoune.
·
Bouassal.
·
Fertassa.
·
Les espaces
situés entre ces entités.
L'analyse a porté sur l'ensemble des études sectorielles notamment
:
·
Régional,
·
Economique,
·
Historique,
Environnemental,
·
Urbaine,
·
Architecturale,
·
etc...
Les
paramètres et les conclusions de cette étude constitueront les bases des
perspectives de développement et des variantes d'aménagement.
Ce rapport
est le fruit de l'exploitation et de l'analyse des données issues d'un
programme de collecte dont le matériau statistique de base comprend
principalement :
·
Les données de
l'enquête ménage réalisée en 2013 auprès d'un échantillon représentatif.
·
Les données des
cinq recensements réalisés au Maroc en 1960, 1971, 1982, 1994 et 2004.
·
Les
statistiques de l'état civil relatives aux naissances et décès.
·
L'enquête
démographique nationale de 2010.
·
L'enquête
ménage 2013.
·
Les
monographies communales.
·
Les études
sectorielles ayant concerné l'aire d'étude.
·
La charte
architecturale.
·
Le projet de la
ville de Moulay Driss Zerhoune.
Tout
en s'attachant à établir un diagnostic de la situation actuelle et des
tendances, l'étude est couronnée par l'établissement des projections de 2013 à
2023.
.../...
CHAPITRE A :
CONTEXTE REGIONAL
L’aire de l’étude fait partie de la Préfecture de Méknes qui dépend
de la région Méknes-Tafilalet. Délimitée au Nord par la région de
Gharb-Chrarda-Bni-Hssen, à l’Ouest par Chaouia-Ouardigha et Tadla-Azilal, à
l’Est et au Nord-Est par les régions de l’oriental et celle de Fés-Boulemane et
au sud par l’Algérie, celle-ci couvre une superficie de 79.210 Km², soit 11,1%
du territoire national et regroupe une population estimé à 2.141.527 habitants
en 2004, soit 7,2% de la population nationale.
Administrativement, la région de Méknes-Tafilalet est composée de
134 communes dont 23 urbaines et 111 rurales réparties entre la Préfecture de
Méknes, la Province d’Ifrane, la Province de Khénifra, la Province d'Er-rachidia
et la Province d’El Hajeb.
1.1.1-Relief :
Sur le plan physique, la
région est caractérisée par une diversité du relief, car on y trouve :
- Des zones
favorables à l’agriculture, telles que plaines de saïss à Méknes, de
tigrigra à Ifrane ainsi que quelques périmètres de la haute a moulouya et
les oasis de la plaine de Tafilalet
- Du massif
du Zerhoun ;
- Des
causses d’El Hajeb et le plateau central ;
- De la
chaînes moyen-Atlasique ;
- Du haut
Atlas dont la partie culminante est le Jbel ayachi qui atteint
3737m ;
- De la zone
présaharienne du Tafilalet qui est une immense étendue désertique avec
quelques foyers de verdure dans les oasis.
1.1.2-Climat :
Au niveau climatique, la région est caractérisée par la présence de
trois grandes zones climatiques à savoir :
- Une partie
qui se caractérise par un climat semi-continental de type méditerranéen,
dont les hivers sont frais et pluvieux et les étés chauds et secs et qui
se localise principalement au sein de la Préfecture de Méknes, et de la Province
d’El Hajeb.
- Une zone
où les hivers sont plus rudes et enneigés, marquée par de grandes
amplitudes de températures entre l’été et l’hiver. Elle s’étend, sur le Moyen-Atlas
et la Moulouya.
- Enfin une
zone à climat désertique s’étendant sur l’ensemble de la Province
d’Errachidia. Cette diversité des composantes géographique contribue
notablement à l’enrichissement et à la diversification des potentialités
économiques.
Abritant 2.141.527 habitants en 2004, la région représente une
riche diversité de populations réparties inégalement sur le territoire. Le
taux de croissance démographique et la densité de la population au Km² sont
relativement faibles par rapport à la moyenne nationale. Ces paramètres varient
à l’intérieur de la région selon les provinces comme le montre le tableau
ci-dessous.
Tableau n°01 : Population, superficie et densité par
préfecture et province
Niveau
géographique
|
Superficie en
Km²
|
En %
|
Population
2004
|
Densité
|
Préfecture de Méknes
|
1.786
|
2,25
|
713.609
|
399,55
|
Province d’El Hajeb
|
2.209
|
2,79
|
216.388
|
97,95
|
Province d’Ifrane
|
3.310
|
4,18
|
143 380
|
43,31
|
Province de Khénifra
|
12.320
|
15,55
|
511.538
|
41,52
|
Province d’Errachidia
|
59.585
|
75,22
|
556.612
|
9,34
|
Total Région
|
79.210
|
100,00
|
2.141.527
|
27,036
|
Total Nation
|
710.850
|
-
|
29.891.708
|
42,05
|
Région/Nation
|
11,14
|
-
|
7,6
|
-
|
Source :
monographie régionale
.../...
L’évolution de la population régionale a enregistré un taux d’accroissement
de l’ordre de 1,2 entre 1992 et 2004 avec des disparités à l’intérieur puisque
ce taux varie de 1,8% à 0,6%.
Répartition de la population régionale par milieu
L’évolution de la population connaît une nette augmentation de la
population urbaine qui enregistre un taux d’accroissement de l’ordre de 2,2%
entre les deux recensements au détriment de la population rurale qui a
enregistré un taux nul.
Le système productif régional est caractérisé par sa diversité. Tous
les secteurs sont représentés, on y trouve l’agriculture, l’industrie,
l’artisanat, le commerce et le tourisme.
1.3.1
Agriculture et élevage
L’agriculture : la région Méknes-Tafilalet, grâce à potentialités et les atouts
majeurs dont elle dispose, est considérée comme l’un des principaux pôles de la
production agricole au niveau national. Elle occupe aussi une position de
leader dans certaines cultures et activités agricoles notamment, la
viticulture, la sylviculture, l’arboriculture, l’oléiculture et les plantes
médicinales.
L’agriculture procure les moyens d’existence à presque 43% de la
population active régionale. Les terres cultivables sont de l’ordre de 617.465 hectares .
La production agricole est dominée par les céréales bien qu’elle ne
participe que pour 7,5% au total national. Par contre les cultures
industrielles, malgré leur faiblesse au niveau des productions régionales,
contribuent pour 14,2% au total national comme le montre le tableau
suivant :
Désignation
|
Meknès
|
El
Hajeb
|
Ifrane
|
Khénifra
|
Errachidia
|
Région
|
Nation
|
Région/
Nation
|
Céréales
|
2.808
|
1.732,4
|
610,4
|
1.384,7
|
346,9
|
6.882,4
|
91.592,2
|
7,5
|
Légumineuses
|
153.1
|
27,5
|
4,8
|
-
|
5,5
|
190,9
|
2.810,4
|
6,8
|
Cultures
fourragères
|
388,3
|
1.083,1
|
84,5
|
525,8
|
4.335,1
|
6.366,6
|
-
|
-
|
Cultures
industrielles
|
33,5
|
4,8
|
-
|
-
|
1
|
39,3
|
276,4
|
14,2
1
|
Cultures
maraîchères
|
1.974,8
|
4.225,9
|
96,5
|
998,4
|
235,2
|
7.530,8
|
48.245
|
15,6
|
Plantations
fruitières
|
346,2
|
724,3
|
30,8
|
1.155
|
616,1
|
2.872,2
|
68.145
|
4,5
|
Source
: annuaire statistique du Maroc 2007
|
Tableau n°02: Principales productions
par culture, par province et préfecture (en 103Quintaux)
1.3.2 Elevage
:
Compte tenu de l'étendue du territoire régional et de la présence
de vastes parcours collectifs et forestiers, l'élevage constitue au sein de la
région une activité essentielle. Il s'agit principalement d'un élevage extensif
où prédominent les ovins.
Tableau n°03 :
Effectif du cheptel par zone géographique et par catégorie (en milliers de
têtes)
Année : 2006
Désignation
|
Bovins
|
Ovins
|
Caprins
|
Préfecture de Meknès
|
26,7
|
113,7
|
8,4
|
Province El Hajeb
|
34,4
|
204,8
|
19,2
|
Province Ifrane
|
30,1
|
648,1
|
54.8
|
Province Khénifra
|
38,8
|
615,8|
|
160,7
|
'Province Errachidia
|
31,1
|
395,5
|
308,61
|
Total région
|
161,1
|
1.977,91
|
551,71
|
Total nation
|
2.670,4
|
16.298,0
|
5.339,7
|
Région/Nation
|
6
|
10,31
|
Source :
Annuaire statistique du Maroc 2007
.../...
1.3.3
Forêt :
La région recèle un patrimoine forestier important dont presque 90%
appartient aux provinces de Khénifra et d'Ifrane. Sa superficie atteint 656.251 Ha dont 162.000 Ha
d'Alpha soit 24,7%. La superficie de cèdre au niveau régional est de l'ordre de
103.145 Ha soit 77,2% de la superficie des cédraies nationales. La superficie
du chêne vert représente 23% de celle au niveau national.
Les produits forestiers constituent également l'une des sources
essentielles qui permet d'alimenter les activités industrielles et artisanales
en matières premières (42.442
m3 destinés à l'industrie).
1.3.4 Artisanat
L'artisanat joue un rôle crucial dans l'économie de la région. Il
est l'un des secteurs les mieux adaptés aux structures économiques et sociales
de la plupart des localités de la région. Il emploie une main d'œuvre abondante
tout en faisant appel à moins de capitaux.
Le nombre d'artisans dans la région est de l'ordre de 46.271 en
2006. Leur répartition géographique et selon les branches d'activité est
présentée dans le tableau ci-après.
Tableau n°04 : Répartition des artisans par province et par branche
2006
Secteur
|
Meknès
|
El Hajeb
|
Ifrane
|
Khénifra
|
Errachidia
|
Total
|
Bois
|
l.843
|
73
|
287
|
2.446
|
1.172
|
5.821
|
Textile
|
8.146
|
339
|
987
|
7.090
|
1.619
|
18.181
|
Métaux
|
l.535
|
127
|
218
|
440
|
681
|
3.001
|
Cuir
|
l .182
|
49
|
72
|
1.150
|
615
|
3.068
|
Construction
|
9.416
|
383
|
597
|
3.384
|
2.123
|
15.903
|
Autres
|
63
|
—
|
3
|
105
|
126
|
297
|
Total
|
22.185
|
971
|
2.164
|
14.515
|
6.336
|
46.271
|
Source :
annuaire statistique de la région 2007
La Préfecture de Meknès vient en tête en termes de
nombre d'artisans et ce grâce à la présence de la Médina qui est l'un des
foyers où se localisent les corps de métiers traditionnels artistiques et
utilitaires.
1.3.5
Secteur industriel
L'activité industrielle régionale doit son
développement à l'existence de matières premières d'origine agricole,
forestière et minière, à la présence d'une main d'œuvre qualifiée et à la
position privilégiée qu'occupe le pôle régional localisé dans la préfecture de
Meknès.
Tableau n°05 :
Principales grandeurs industrielles (en 103 Dh) 2006
Province/
préfecture
|
Investis-sement
|
Exportation
|
production
|
Chiffres
D’affaire
|
Effectif
Employés
|
Nbre
d’établissement
|
Meknès
|
96.850
|
601.622
|
5.208.846
|
5.580.419
|
10.359
|
171
|
El Hajeb
|
10.103
|
29.240
|
143.685
|
149.020
|
401
|
18
|
Ifrane
|
-
|
-
|
81.398
|
81.398
|
425
|
18
|
Khénifra
|
36
|
23.611
|
328.326
|
331.595
|
516
|
20
|
Errachidia
|
17.248
|
20.100
|
2.215.577
|
233.112
|
224
|
8
|
Total
|
12.4237
|
674.573
|
7.977.832
|
3.375.544
|
11.925
|
235
|
Source :
Annuaire statistique de la région 2007
L'analyse de la répartition de l'industrie par
branche, permet de situer les activités industrielles qui exercent un rôle
dynamique au niveau régional.
Tableau n°06 : Les grandeurs industrielles au niveau régional par
secteur en 103 Dh -2006.
Désignation
|
Agro-
alimentaire
|
Textiles et
Cuir
|
Chimie et
parachimie
|
IMME
|
Total
|
Nb d'établissements
|
67
|
31
|
84
|
53
|
235
|
Effectifs employés
|
3.826
|
1.512
|
5.192
|
1.395
|
11.925
|
Productions
|
3.615.568
|
3.403.482
|
2.808.963
|
100.811
|
7.977.832
|
Investissements
|
100.405
|
78.610
|
17.723
|
1.456
|
124.237
|
Exportations
|
394.225
|
344.341
|
1.061
|
3.306
|
674.573
|
Chiffre d'affaires
|
3.786.068
|
358.413
|
1.051.285
|
1.045.396
|
635.544
|
Source
: Annuaire statistique de la région 2007
Le secteur industriel est caractérisé par le poids
important de la branche agroalimentaire qui a réalisé 80,8% du total des
investissements industriels de la région en 2006. Elle est suivie par
l'industrie chimique et para-chimique avec 14,3%. Les autres secteurs concernant
notamment le textile et le cuir, les industries mécaniques et métallurgiques
ont réalisé respectivement 3,7% et 1,2% du total des investissements dans la
région. Il est à noter que la ville de Meknès est le principal noyau industriel
dans tous les secteurs industriels, puisqu'elle concentre 77,9% des
investissements régionaux.
1.3.6
Tourisme
Dans le domaine touristique, la région
Meknès-Tafïlalet recèle d'énormes potentialités assez variées et pouvant faire
de celle-ci un pôle d'attraction touristique. En plus de la qualité de la cité
Ismaïlienne comme ville impériale chargée d'histoire et classée patrimoine
mondiale de l'humanité par l'UNESCO, la région dispose de multiples atouts dont
notamment :
·
Volubilis, cité romaine antique qui se dresse au
flanc du massif du Zerhoun à proximité du sanctuaire de Moulay Driss 1er,
classée elle aussi patrimoine de l'humanité ;
·
La chaîne du Moyen-Atlas, avec ses cédraies
imposantes, ses lacs, ses étendues verdoyantes, ses forêts réputées par leur
faune très prisée de la part des chasseurs et ses cimes enneigées.
·
Le Tafilalet avec ses "Ksours", ses
oasis et ses palmeraies dont la verdure contraste avec les immenses étendues
désertiques ponctuées par des stations telle Merzouga où affluent les touristes
en grand nombre.
·
Les Moussem de Moulay Drissa 1er et d'Imilchil.
·
Les fêtes des dates à Erfoud et du pommier a
Midelt.
·
Les campagnes de chasse ... etc.
La capacité d'hébergement
Avec 54 hôtels classés (y compris les résidences
touristiques), d'une capacité totale de 5.260 lits, la région comprend 8% du
nombre d'hôtels classés et 5% de la capacité d'hébergement de la même catégorie
à l'échelle nationale.
.../...
Vingt municipalités sont situées dans la région Meknès-Tafilalet.
L'agglomération de Meknes regroupe à elle seule 44,76% de la population. Le
rayonnement de ces villes secondaires est modeste et circonscrit à un espace
restreint.
Les villes secondaires proches de Meknès sont hiérarchisées de la
manière suivante :
a.
Ville moyenne
dynamique : Azrou
Azrou est la seule ville moyenne à présenter un profil fonctionnel
très homogène, sans point faible. Seule son industrie, dominée par la
transformation du bois, n'atteint pas la moyenne nationale. Elle sait
pleinement tirer profit de son emplacement à la croisée de grands axes routiers
(Meknès-Errachidia et Fès-Marrakech). En suppléant la ville d'Ifrane dans les
fonctions de chef-lieu de Province, notamment en matière de pôle commercial
pour les populations rurales de la
Province , elle structure un vaste arrière-pays rural,
constitué de localités comme Tigrigra. Ben S'mim, Sidi Makhfi, Aït Moussa, Aït
Haddou, Sidi Addi, Ain Leuh et jusqu'à Timahdite.
b.
Ville moyenne
d'Etat : El Hajeb
El Hajeb est le chef-lieu de Province, sa place dans le réseau
urbain provient essentiellement de son statut administratif et des
investissements consentis par l'Etat central pour lui permettre d'assurer ses
attributions. De plus, elle est située le long d'axes routiers Nord-Sud
susceptibles de générer de petites activités commerciales.
c.
Ville atypique
: Ifrane
La ville d'Ifrane constitue une singularité, non seulement à
l'échelle de l'aire d'étude, mais aussi au niveau national. En abritant des
infrastructures et équipements de très haut rang (aérodrome, complexe sportif,
université, formation spécifique et administration provinciale...) la ville d'Ifrane
ne dispose par contre d'aucune activité relevant de l'économie privée (services
aux entreprises, finances ou flux).
En revanche, le tourisme constitue un domaine d'excellence qui
permet à Ifrane de rayonner à l'échelle nationale, principalement auprès des
classes aisées des grandes villes. La fonction touristique pourrait encore se
développer sensiblement, mais elle ne renforcera pas sa position au sein de
l'armature urbaine régionale. Ifrane restera une exception et un atout pour la
région, mais n'est pas appelée à devenir un pôle important de l'armature
urbaine.
d.
Petites villes :
Ain Taouijdate et Sabaa Ayoun
Ces deux petites villes présentent un degré d'urbanité élevé, mais
elles restent fortement orientées vers l'économie agricole. De ce fait, de très
nombreux petits métiers s'y sont développés répondant aux besoins du monde
agricole. Ces villes s'intègrent parfaitement dans leur arrière pays, mais leur
rayonnement garde un caractère très local. Leurs activités permettent
d'encadrer le monde rural avoisinant et de rayonner auprès des douars
environnants. Par contre, en raison de la proximité de villes beaucoup plus
grandes, elles sont dépourvues d'équipements publics de haut niveau. Dans
chacune d'entre elles, le principal secteur pourvoyeur d'emplois reste
l'agriculture (42 % à Sbaa Ayoun, 22 % à Ain Taoujdate). Cette forte proportion
en fait des « villes agricoles » (surtout Sbaa Ayoun).
e.
Petites villes avec une vocation
touristique ou culturelle marquée
Certaines petites agglomérations de l'aire d'étude se démarquent au
sein de l'armature urbaine par le rayonnement d'une seule de leurs fonctions.
Il s'agit des municipalités d'Immouzzer Kandar pour sa vocation touristique.
Moulay Yacoub pour son activité thermale et Moulay Driss Zerhoun pour son
cachet culturelle et spirituelle. Ces trois
villes possèdent un rayonnement qui dépasse leur contexte local, puisque les
clients/pèlerins se déplacent de loin pour s'y rendre.
.../...
Cette fonction
spécifique les démarque des localités présentant une structure économique
traditionnelle et explique leur dynamisme. En effet, cette vocation
particulière génère en amont et en aval de nombreux petits
métiers (restauration, hébergement, etc.) susceptibles d'entretenir une
certaine prospérité locale.
Il est fort probable, que le rayonnement de ces trois agglomérations ne
s'intensifiera que très modérément à court et moyen termes.
f.
Petits centres au rayonnement
strictement local
Différents petits
centres de l'armature régionale ne jouent qu'un rôle secondaire d'encadrement
de leur environnement rural direct.
Conclusion
L'étude régionale
montre, sur le plan économique, la concentration des richesses régionales dans la Wilaya de Meknès que ce
soit au niveau agricole, industriel, touristique, commercial et financier...et
ce, au détriment du reste du territoire régional.
La Préfecture de Meknès
qui constitue, avec la Province d'El Hajeb ce que le SRAT appelle les plaines
de Saiss et de Meknès et leurs bordures. Ce sous-espace régional s'étend sur
une superficie de 3.995 Km2 (5% du total régional) et regroupe 43%
de la population régionale en majorité urbanisée avec une densité atteignant
233 hab/km2.
Il s'agit donc du
segment, le polarisé économiquement, puisqu'il assure une domination sur
l'ensemble de la région en produisant 47% des céréales, 83% des légumineuses,
84% des produits maraîchers, 97% des oléagineuses et 51% de la production
fruitière.
De même sur le plan
industriel, ce sous espace assure une supériorité sur le reste de la région
avec une prédominance des unités agroindustrielles en occupant 32% des
effectifs de la région, générant 60% de la production industrielle, assurant
78% des exportations et réalisant 82% du chiffre d'affaire industriel.
Le secteur des services
reste faible, le nombre d'emploi par habitant demeure comparable à la moyenne
nationale (un emploi pour 22 habitants) alors que dans les villes comparables,
il est beaucoup plus élevé : Casablanca un emploi pour 10 hab. Agadir un pour
10,5. Rabat un pour 15. Fès un pour 18, Oujda un pour 17 et Tanger un pour 17.
Cette zone est dotée
d'un réseau qui assure une excellente liaison avec les autres régions du pays,
mais un faible réseau au niveau interne.
Globalement, on peut
dire que c'est la zone la plus riche avec un PIP par habitant supérieur à la
moyenne nationale. Ces indicateurs laissent entendre que l'aire de l'étude
jouit des conditions favorables à son développement.
A.1.6 Aire de l’étude
Située sur le massif de
Zerhoun, l'aire d'étude constitue par elle-même une individualité propre au
sein de la région qui s'explique par son relief, son climat et aussi par sa
position stratégique.
Au
niveau du relief, la zone d'étude est caractérisée
par la présence d'une série de massifs disposés en guirlande concentriques au
sud du Rif. Couronné au sommet par des calcaires très durs au-dessous desquels
existent des calcaires marneux, le massif de Zerhoun présente une succession de
roches dures et tendres et les marnes en ont singulièrement facilité la
dissection. Entouré de tous côtés par des régions beaucoup plus basses, le
massif de Zerhoun s'en lève au-dessus de vallées et de plateaux immenses.
Vigoureusement attaqué par l'érosion qui a rejeté à la périphérie les sommets
les plus élevés, le Zerhoun est caractérisé à l'intérieur par un système de
larges vallées sèches aux versants marneux couronnés de grès et de calcaires.
.../...
Sur le
pian climatique, l'aire
d'étude se trouve dans la zone climatique au climat semi-continental de type
méditerranéen. L'importance du relief accroît les précipitations. La
superposition des calcaires sur les marnes imperméables crée un important
niveau d'eau que signalent tout autour du massif les sources et les villages dont
la population semble être attirée par l'abondance de l'eau comme en témoignent
les sources nombreuses. Cette richesse en eau s'explique elle-même par un
régime de précipitations sans doute original. Le massif est assez élevé environ
700 m en
moyenne, plusieurs sommets dépassent 1.000 m. A Meknès, 27 km de Moulay Driss il
tombe environ 700 mm
par an. A Volubilis au pied du massif il pleut moins encore mais il pleut sur
la montagne au moins 600 mm .
L'aire d'étude jouit également d'une position stratégique évidente.
Les ruines de Volubilis témoignent de la valeur et de l'intérêt stratégique que
les romains attachent à la position géographique du site. En effet, le massif
n'a ni l'ampleur ni la hauteur suffisante pour être un obstacle
infranchissable. Il se dresse en travers de la grande voie de communication de
l'Algérie vers l'Atlantique, qui bifurque pour gagner directement l'Océan ou se
diriger vers le détroit de Gibraltar. Ainsi, la prospérité de la ville
profitait, jadis, des facilités commerciales ; les nombreux fortins qui, sur
les hauteurs voisines couvraient Volubilis, assuraient la sécurité des routes
principales.
En dominant la plaine qui s'impose à la vue. la position de
Volubilis atteste la confiance assez solidement appuyée sur la force pour ne
pas restreindre son horizon dans un besoin de sécurité immédiate. Elle affirme
le rôle de la cité romaine, pour l'exploitation des richesses économiques et le
rayonnement d'une civilisation.
La petite ville de Moulay Idris, au contraire, perchée sur sa
double colline, est cachée derrière le bois d'oliviers et les pans de roches.
Cette position tactique très forte dit l'insécurité générale, la vie urbaine
repliée sur elle-même, à ce moment où Driss Al Akbar entamait l'unification de
l'islam au Maghreb. Il semble que le fait que plusieurs villages soient
entourés de remparts explique que le souci de l'organisation défensive a
contribué au choix des emplacements.
Autour de la ville, capitale de Zerhoun, des groupements humains se
sont agglomérés, à la périphérie, à la recherche de la paix. Des villages se
sont constitués sur des saillies rocheuses en se groupant pieusement autour de
la ville sainte.
A.1.7
Système productif de l'aire d'étude
Le système productif de l'aire de l'étude est caractérisé par la
prédominance de l'activité agricole, la quasi-absence de l'industrie et du
commerce et la faiblesse de l'artisanat et du tourisme.
Une
agriculture à dominante traditionnelle
L'agriculture constitue l'activité principale de la population dans
les communes de Moulay Idris et Volubilis. Elle emploie 60% de la population
dans la commune de Moulay Idris. 58% des agriculteurs disposent de petites
parcelles ne dépassant pas 5 Ha tandis que 0,6% des propriétaires détiennent
des parcelles d'environ 100 Ha en moyenne. Les grandes propriétés sont situées
sur les plateaux de bouriah alors que les petites se trouvent sur les zones montagneuses
entourant la ville de Moulay Driss.
Les cultures sont
caractérisées par la prédominance de l'arboriculture (olivier) et les céréales.
Ces derniers occupent les 2/3 de la superficie agricole à Volubilis pourtant le
massif ne passe pas pour une terre de céréales. C'est avant tout un pays
d'arbustes et d'arbres en particulier l'olivier. L'olivier
: le nom de Zerhoun est lié à l'olivier dont le massif est célèbre au Maroc
entier. L'oliveraie s'étend actuellement sur plus 9.500 Ha dont 50% de pieds
sont âgés de plus de 50 ans.
.../...
L'olivier fut, dit-on, introduit par les Romains installés à
Volubilis où l'on a trouvé deux moulins à huile. Aussi, à l'époque du
protectorat, on comptait environ 300.000 oliviers dans la région de Meknès dont
près de 250.000 se trouvent dans le massif de Moulay Driss couvrant près d'un
tiers de la superficie.
L'oléiculture productive de Zerhoun couvre, aujourd'hui, une
superficie 8.500 ha
conduite principalement en bour. L'offre annuelle en olives est de l'ordre
26.000 tonnes (3 tonnes/ha). La trituration se fait auprès de 50 unités
traditionnelles (mâasra) et 40 unités modernes et semi-modernes. La
quasi-totalité des olives produites (97%) est destinée à la trituration, le
reste de la production est orienté à la préparation traditionnelle des olives
de table destinées à l'auto-consommation.
La production est dans sa majorité commercialisée à l'extérieur de
la ville, son importance exerce une attractivité sur la main d'œuvre en
provenance des zones rurales environnantes. A caractère saisonnier cette
main-d'œuvre travaille pendant la période de la récolte et dans les huileries. Des
associations ont été créées en vue d'encadrer les agriculteurs et les aider à
améliorer la productivité et la production en modernisant cette activité.
Il faut noter aussi l'existence du câprier, c'est une plante
spontanée qui existe dans la zone de Zerhoun depuis plus de 3 générations. La
culture est localisée dans les communes Charquaoua (80% des plants) et de
Nzalat Bni Amar (province de Meknès). La superficie exploitable est de l'ordre
de 4.000 ha
avec une offre annuelle de l'ordre de 4.000 tonnes.
Les caprons sont très exigeants en main d'œuvre surtout
spécialisée. La production est rapidement vendue notamment à l'industrie de
conservation compte tenu de son caractère fragile et périssable nécessitant la
conservation en moins de 24 heures après sa récolte. Le prix de vente des
caprons est en fonction de leurs calibres (diamètre en mm). Les caprons de
petit calibre (diamètre inférieur à 7 mm ) sont de bonne valeur marchande.
Globalement, on peut dire que l'agriculture est à dominante
traditionnelle employant des moyens rudimentaires n'ayant pas un impact positif
sur la productivité et n'arrivant pas par conséquent a satisfaire les besoins
de la population.
Un secteur industriel absent :
L'activité industrielle est quasi-existante dans la zone d'étude à
l'exception des huileries qui sont au nombre de 7 n'ayant même pas le niveau de
véritables ateliers, et ce en relation avec le nombre d'employés, leur
caractère saisonnier et leur mode traditionnel.
Un artisanat modeste :
Le nombre d'artisans est de cinq travaillant exerçant notamment
dans le secteur du tissage des djellabas traditionnelles. Cette vieille
activité est actuellement en voie de disparition compte tenu de la diminution
du nombre d'artisans qui était de 5% au cours des années 80 contre 20% durant
les années 70. Cette diminution se poursuit actuellement en relation avec
1"augmentation de la population.
Cependant, certaines unités sont créées dans le complexe commercial
(quissariya). Elles concernent notamment la couture traditionnelle : kaftan,
djellabas ... . Plusieurs locaux d'artisans sont dispersés sur le territoire de
la ville (au nombre de 25). Aussi, pour préserver cette activité, les
responsables locaux sont actuellement en train d'organiser le secteur en créant
des coopératives de métiers en octroyant des microcrédits.
.../...
L'artisanat dans la zone d'étude est artistique, il prend appui sur
l'existence de cités historiques et d'anciens centres commerciaux qui en
constituent le vivier naturel, telle que la ville de Moulay Driss Zerhoun.
Au niveau des deux centres de Fartassa et Bou Assal. L’artisanat est présenté par :
·
Broderie et
couscous réalisés par les femmes.
·
l'association
essaie d'encadrer et d'organiser les jeunes filles et les femmes pour améliorer
la qualité et commercialiser leurs produits.
·
Vannerie
pratiquée par les hommes agriculteurs.
·
Poterie
traditionnelle, pratiquée par les femmes faites de marne rouge et blanche.
·
Filage et
tissage de la laine (Ces dernières sont en voie de disparition).
Une activité commerciale faible :
Celle-ci se limite à quelques unités situées au sein de la ville
concernant :
-
Les cafés qui
sont au nombre de 30 ;
-
Les locaux
commerciaux 112 ;
-
Les pharmacies
04
Des potentialités touristiques insuffisamment exploitées :
La région de Meknès-Tafilalet dispose de potentialités touristiques
considérables appelées à jouer un rôle important dans le développement de
l'ensemble régional. Des paysages naturels et un patrimoine historique et
culturel parmi les mieux conservés du pays. Au sein de cet ensemble, la zone de
Zerhoun occupe une place de choix dans ce domaine avec la présence de
volubilis, de la ville sainte de Moulay Driss et d'autres monuments historiques
: la mosquée Azhar à Kleaa. Bab zahr. Bab kasba belghitia. Site hama, Fontaine
bibane et Passage sribou.
Le
site de Volubilis.
Fondée au IIIieme siècle av. J.C., Volubilis fut la capitale de la Maurétanie et un
avant-poste important de l'Empire romain pendant lequel la ville a connu une
grande prospérité dont témoignent son extension urbaine et la construction de
nouveaux monuments publics et privés, remarquables par leur beauté dont il
subsiste d'importants vestiges archéologiques. Notons aussi que la ville fut,
pendant une brève période, la capitale d'Idriss 1er, fondateur de la dynastie
des Idrissides. Cet héritage a conduit à son classement en tant que patrimoine
mondial de l'humanité de l'UNESCO.
.../...
Au niveau de la fréquentation des sites, Volubilis est classé
troisième en termes d'affluence. Pourtant la mise en valeur de ce site est
assez problématique :
·
Absence de
désherbage régulier notamment par manque de moyens humains et matériels : un conservateur
et 8 ouvriers au total.
·
La signalétique
au sein des deux sites est inexistante (les panneaux en plastique à Chellah et
d'autres en métal à Volubilis ont disparu) ;
·
Absence de
communication et de promotion (pas de publication et de livres de vulgarisation,
de brochures, de cartes postales : les produits dérivés sont inexistants).
Les statistiques recueillies auprès de la conservation du site
archéologique de Volubilis semblent indiquer une progression jusqu'en 1992 ou
le nombre de touristes a atteint 145.341 enregistrant une croissance
considérable au cours des années 90. En 1991, le volume des visiteurs a chuté
pour se fixer a 56.904. Une chute de deux tiers par rapport à 1990 qui témoigne
des effets négatifs de la crise du Golfe. Par la suite, la courbe a suivi une
évolution en dents de scie. Ce n'est qu'à partir du 1996 que la courbe a repris
une ascension régulière.
Quant à la structure du flux touristique, elle demeure marquée par
la prépondérance des visiteurs d'Europe occidentale qui représentent plus de 75
% du nombre total de touristes. Il s'agit des italiens, français, allemands,
espagnols, belges et anglais.
Cependant, ces dernières années, Volubilis a commencé à recevoir un
nombre relativement important de japonais, chinois et américains. S'agissant
des visiteurs nationaux, ils ne dépassent guère 15 % de l'ensemble des
visiteurs.
Notons, toutefois, que l'entrée est gratuite pour les nationaux
chaque vendredi et lors des fêtes religieuses et nationales. Les implications
de ces flux de visiteurs ont des retombées positives sur l'économie locale et
régionale, mais aussi négatives sur l'équilibre spatial et le milieu culturel
et naturel.
Les retombées socio-économiques
Volubilis constitue une source de développement socio-économique
significative pour la région. En effet, c'est un site où les visites sont
payantes. Il représente des droits de près de 200.000 visiteurs par an partagés
équitablement entre le Fond national d'action culturelle (F.N.A.C) dépendant du
Ministère de la Culture
et la Commune
rurale de Walili. A Volubilis, le montant des recettes touristiques est
appréciable. Bien qu'ayant baissé en 1991 (crise du Golfe) avec 549.789 MAD, le
montant des recettes a grimpé de 1.043.025 M AD en 1995 à 1.720.590 en 1999.
L'impact économique du site s'explique par la création de quelques
activités dont on peut citer :
·
Un café
restaurant, une boutique d'artisanat local et de vente de cartes postales, et
un bureau de poste.
·
Un hôtel
moderne, le Volubilis Inn. créé en 1994 à 400 m du site. Cet hôtel permet
d'avoir une vue panoramique sur le paysage culturel et naturel qu'offre le site.
·
Réseau de
guides, accompagnateurs...
Les moussems et festivals organisés dans la région
Les moussems et festivals font partie du patrimoine immatériel
incarnant les traditions populaires. Ils jouent un rôle non négligeable
dans la réhabilitation et l'animation des lieux patrimoniaux. Au niveau de
l'aire d'étude, il se déroule l'un des plus importants moussems de la région
Meknès-Tafilalet voire du pays : le moussem de Moulay Idris et le festival
international de Volubilis.
.../...
Le
moussem de Moulay Driss :
Evénement festif destiné à la célébration du saint le fondateur de
la première dynastie du Maroc, le Moussem de Moulay Idris est l'une des
manifestations populaires importantes dans la Région Fès-Meknès. Il se déroule
chaque année, à partir du dernier jeudi d'août rassemblant plusieurs milliers
de pèlerins, où alternent festivités et prières.
Ce grand rassemblement est une fête corporative qui se déroule
depuis le XVème siècle attirant les pèlerins qui affluent de tout le
Maroc pour se recueillir sur le tombeau de Moulay Driss et le célébrer durant
une semaine.
Festival international de volubilis
Le festival international de volubilis est une manifestation
musicale annuelle dont les programmes sont riches en spectacles de chants et
danses, assurés par des troupes et artistes de différentes nationalités. Les
activités du festival de déroulaient initialement entièrement sur le site
archéologique de volubilis. En 2011, en raison de l’opposition de l’UNESCO à
cette pratique, afin d’éviter la dégradation du site, l’essentiel des activités
de la 12éme éddition du festival ont eu lieu à Meknès ; seule sont
inauguration s’est tenue à volubilis.
Orgranisé par le Ministère de la Culture dans le cadre de
l’animation du site et de la région, le festival de volubilis, a des retombées
culturelles et économiques tant sur le plan local et régional que sur le plan
national.
En plus du mausolée de Moulay Idris et la ville de volubilis,
d’autres monuments historiques et culturels sont présents dans l’aire d’étude,
à savoir entre autre : la mosquée Azhar à kleaa, Bab Zahr, Bab Kasba belghitia,
Site Hama, fontaine bibane et passage sribou.
Cette richesse en monuments historiques démontre de la
particularité de cet espace. Situé dans le territoire de la Wilaya de Meknés (dont la
ville historique est inscrite sur la liste du patrimoine de l'humanité et à
trois kilométres du site antique de volubilis, lui même classé patrimoine
mondial. Moulay Idris Zerhoun est classé comme étant l’extension de la cité
volubilitaine, pour faire de l’ensemble un site mixte ou un paysage culturel.
En effet, en vertu du Dahir du 19 novembre 1920 (07 Rabia I, 1339),
et approuvé par le Centre du patrimoine Mondial en 2008, le site de Volublis bénéfice
d’une protection non seulement autour de son enceinte antique mais sur un territoire
beaucoup plus large par la création d’une zone tampon qui s’étend sur 150 km².
Elle englobe en son sein la ville de Moulay Idris Zerhoun en totalité.
Cependant, en dépit de toutes ces potentialités, les indicateurs de
développement touristique montre la modestie voire la faiblesse de la
participation de ce secteur dans le système productif ne dépassant pas 10% en
moyenne à Moulay Idris Zerhoun.
L’inscription sur la liste de patrimoine mondial ne suffit pas pour
générer un développement immédiat. Elle est même considérée comme handicap. Le
cadre ainsi défini reste soumis aux dispositions de ce dahir qui stipule que :
«Aucune construction ou modification de quelque nature que ce soit,
ne pourra être apportée à l’aspect des lieux compris dans cette zone sans
l’autorisation et autrement que sous la surveillance du Service des antiquités,
Beaux Arts et Monuments Historiques.»
.../...
Conclusion :
Faisant partie d’un riche territoire, l’aire d’étude fait figure
d’un espace marginalisé, délaissé. Faut-il imputer ce mal développement au
conditions physiques (zone montagneuse) ? La réponse est non puisque ce massif
produisait autrefois tout ce dont la population avait besoin. A coté des
production agricoles, la montagne fournissait également le bois et le charbon,
la pierre et la chaux. Les productions dégageaient même des surplus exportables.
Ces exportations étaient importantes. Les céréales exportables sont
évaluées par les compagnies européennes à quelques 35.000 qx durant le
protectorat. De même les exportations des fruits ne sont pas négligeables. Les
massif exportait aussi du charbon, des peaux, de la chaux et même de la pierre. Ces exportations
prenaient la route à Meknès à l'exception des peaux qui allaient vers Fés et
des denrées qui allaient en direction de Sidi Kacem (Petit-jean).
Le pays était riche, la montagne produisait plus que le nécessaire.
A coté des bois de l’olivier, des vergers en terrasses couvraient la montagne.
Ce qui témoigne du génie d'une population bien enracinée depuis des siècles sur
cet espace ayant pu maîtriser l'espace par un effort considérable pour le
travail de la terre comme en témoigne Jean Drech : « c'est autour de Moulay
Driss que sont les plus beaux vergers. Les hauteurs environnantes abritent les
jardins contre les vents du Sud et de l'Est froids en hiver brûlants souvent
dès le début de l'été. Mais elles s'ouvrent aux vents d'Ouest humides et doux.
Un premier groupe de vergers se trouve au pied du Zerhoun. A la base des grès
dont il est constitué, l'eau suinte et puis on construit des seguias à flanc de
montagne. Une profonde seguia en pierre, alimentée par une dérivation de oued
Debiane, longe le haut des jardins clos de roseaux étages au-dessus de quelques
murs de pierres sèches. Un autre groupe de vergers en terrasses au pied de
Moulay Driss même est alimenté par un aqueduc construit au 18ieme
siècle pour amener à la ville l'eau d'une source de la montagne .... Dans ces
jardins on trouve des poiriers, des pommiers, des pruniers dont on fait sécher
les fruits au soleil, des abricotiers, des figuiers des cognassiers, des
amandiers, des buissons de grenadiers et surtout arbres précieux entre tous des
citronniers et des orangers dont les fruits sont célèbres pour leur grosseur »
Enfin, Jean Drech conclut en disant que « le massif de Zerhoun
apparaît comme un paradis terrestre. L'heureux pays, où le sol fournit de quoi
se nourrir, se vêtir, se loger et se chauffer et où l'abondance est telle que
des trésors devraient s'accumuler sous chaque terrasse et sous chaque toit de
chaume ! »
Si ce ne sont pas les conditions géographiques, peut-on attribuer
ce mal développement aux aspects juridiques limitant et interdisant toute
extension urbaine en dépit d'une croissance démographique et de la présence de potentialités
naturelles pour le sacro-saint patrimoine de l'humanité ?
Car comme le soulignent les termes de référence « Cet environnement
culturel et naturel qui constituait jusque là leur principal atout est perçu
aujourd'hui comme une véritable contrainte qui handicape fortement leur
épanouissement mutuel. Ceci est dû en grande partie aux servitudes imposées
pour la protection du site de Volubilis ».
Là aussi des expériences empiriques montrent la non contradiction
entre développement et préservation du patrimoine culturel à condition que
celle-ci s'inscrive dans le cadre d'une approche globale du développement
local. Car la question de la préservation du patrimoine est avant tout une
affaire locale, l'acharnement pour classer les monuments historiques entant que
patrimoine mondial de l'humanité n'apporte rien si les populations concernées
ne sont pas conscientes de la valeur de leur site et de la nécessité de le
mettre à niveau en vue de le mobiliser au service du développement.
.../...
La question qui demeure posée est celle de savoir comment faire du
patrimoine historique et culturel un levier du développement pour la ville ?
Comment rendre l'inscription sur la liste du patrimoine mondial une source de
développement et de création d'emplois et non un facteur de vulnérabilité et de
blocage. C'est ce que nous allons voir dans le chapitre relatif aux
orientations et perspectives de développement.
.../...
CHAPITRE B : ASPECT
HISTORIQUE ET ARCHEOLOGIQUEB.1. La région de Zerhoun, cadre général et potentialités :
La région de
Zerhoun se caractérise par une topographie diversifiée, où les collines
tiennent une place dominante : des
sommets couverts de chêne vert et pins et des piémonts couverts d'oliveraies,
et en fin une plaine vaste dans la partie ouest de la région.
Elle est parmi les régions marocaines les plus riches en patrimoine
culturel ; de ce patrimoine très varié nous citons :
·
le site de
Volubilis, déjà inscrit sur la liste du patrimoine de l'humanité de l'UNESCO.
·
la ville sainte
de Moulay Driss réputée pour son moussem religieux.
·
la forteresse
de Casbah Nesrani unique dans son genre.
L'emplacement
de la région entre les deux pôles touristiques de Fès et Meknès, deux des
étapes les plus intéressantes du circuit des villes impériales, la prédispose à
se greffer aux circuits touristiques existant des villes impériales.
1.1. Naturelles
Le cadre
naturel de cette région constitue une richesse très importante qui se compose
d'abord du massif montagneux qui porte le même nom de la région dont les
sommets atteignent une altitude maximale de 1.025 m. Ce massif entoure presque
de tous les côtés la ville de Moulay Driss, de ces sommets on peut avoir des
vues surprenantes sur le site de Volubilis au Nord ouest, vers le Sud sur la
ville de Mèknes et en fin du coté Est sur la ville de Fès.
Les versants de
cette chaîne montagneuse sont bien arrosés par les pluies, ce qui les
favorisent à porter des forêts de chênes vert qui se maintiennent jusqu'à une
altitude de 600 m,
et des forêts aussi de pins en dessous de cette altitude, alors que les
piémonts sont recouverts d'oliveraie.
Les vallées des
oueds sont souvent verdoyantes grâce à la présence d'une multitude de vergers
qui exploitent les eaux et les terrasses des différentes rivières de la région.
Ces vergers sont des zones de production de légume et fruits qui alimentent
toute la région. De ces vallées nous mentionnons l'exemple d'Oued Khoumane le
plus proche de Volubilis qui est l'un des exemples qui illustre parfaitement ce
type d'exploitation.
1.2.Patrimoniales
Cette région
n'est pas simplement attrayante que par les conditions naturelles qui ont
façonnés des beaux paysages mais aussi par une richesse patrimoniale presque
exceptionnelle. La variété du patrimoine de cette région démontre qu'elle fut
depuis les temps les plus reculés une terre d'accueil et de brassage de
plusieurs peuples et civilisations. Ce patrimoine couvre des périodes allant de
la préhistoire jusqu'à l'époque islamique.
.../...
Chronologiquement,
nous trouvons d'abord des sites préhistoriques qui se caractérisent par le
choix des lieux de l'occupation tel le cas de Volubilis même. Les prospections
ont permis de trouver aussi d'autres sites aux alentours de la ville ancienne
et qui ne sont pas très nombreux.
La carte
archéologique de cette période n'est pas encore achevée.
Les périodes historiques sont attestées d'abord par une occupation mauritanienne, période
souvent datée entre le IIIe siècle avant J.C jusqu'aux alentours des
années 40 après J.C. A cette période appartient le site de Volubilis ; ville
qui était déjà le chef lieu de cette région ou a été recensé 70 sites de la
même période. Ces sites sont souvent des fermes qui témoignent de la
sédentarisation et de l'exploitation agricole des terrains aux alentours du
site.
La période
romaine reste la mieux représentée. Durant cette période, le site
de Volubilis a connu une extension urbaine très intéressante. Elle fut dotée de
monuments publics et privés à l'instar de ceux qui étaient à Rome. Elle a eu
son enceinte urbaine vers le second siècle après J.C (168-169 après J.C).
La campagne de Volubilis a connu une occupation plus dense que celle de
l'époque mauritanienne, le nombre de site a été multiplié par plus de 4 fois.
En effet, les prospections archéologiques entreprises dans la région ont permis
de recenser plus de 354 sites mineurs. Cependant, à coté de Volubilis, il
existe deux autres sites majeurs qui jouaient un rôle important dans la
protection de Volubilis et de son territoire :
·
le camp
militaire de Tocolosida à cinq kilomètre au Sud
·
le camp de Ain Schekour
à 3 Km
environs au Nord.
A l'Est de Moulay Driss et dans la vallée d'Oued Khoumane se
trouve une source chaude aménagée par les Romains sous forme d'un bassin
circulaire. Ils l'ont utilisé comme lieu de plaisance et de soins pour leurs
peaux.
L'époque
islamique est bien représentée par le site de Volubilis encore une fois. En effet,
il renferme des traces diverses de la première occupation islamique de la
région. Il fut le site par excellence qui a accueilli Moulay Driss premier, le
fondateur de la première dynastie arabo- musulmane au Maroc. Cette période est
attestée aussi par son marabout qui se trouve dans la ville qui porte son nom ;
marabout ou tombe qui constitue toujours un lieu saint et lieu de pèlerinage
fréquenté par des milliers de personnes chaque année. La ville de Moulay Driss
comporte aussi des monuments historiques qui méritent d'être signalés :
·
Les fontaines.
·
Les demeures
luxueuses du XVIIIé.
·
La mosquée au
minaret circulaire unique dans son genre.
·
L’aqueduc du
sultan Moulay Abdel Aziz localisé à l'est
de la ville qui permettait d'alimenter
la ville en eau potable : eau qui provenait de très loin. Ce monument a souvent
été pris pour une œuvre romaine qui rappelait le Pont du Gard.
A ces monuments de la phase islamique, il est légitime d'ajouter un
monument souvent mis à l'écart, la forteresse appelée Kasbah Nesrani.
Elle a été considérée au départ en tant que fortification romaine suite à la
découverte d'un dépôt monétaire, composé de 37 pièces allant de Gallien à
Constantin. En réalité, cette forteresse est islamique datée de l'époque des
Almoravides et des Almohades.
Toutes les phases de l'histoire du Maroc sont représentées et
souvent par des monuments ou des ensembles de monuments encore intacts et dans
des conditions de conservation et de protection non négligeables.
.../...
La région de Zerhoun possède un potentiel culturel traditionnel et
religieux très important. Cette richesse réside surtout dans les moussems
religieux, folkloriques et festivals qui sont organisés d'une manière
saisonnière. Le développement d'une telle activité peut engendrer des flux
touristiques importants. L'organisation de ces activités doit ce faire en
fonction d'un calendrier précis qui assurera une fréquentation à cette région
d'une manière continue le long de l’année.
1.3.1 Folklore
Les activités folkloriques organisées dans la région consistent à
des pratiques religieuses (rituelles) ancestrales liées à l'organisation des moussems de pèlerinages
de Moulay Driss, descendant du prophète et fondateur de la première dynastie
arabo-musulmane au Maroc. De cette activité folklorique plutôt rituelle nous
citons les Hmadcha qui touchent plusieurs tribus de la région : parmi
lesquelles Beni Amar, Fertassa et Talghza. Cette manifestation se caractérise
par un aspect religieux (soufisme) accompagné d'une musique particulière qui
conduit à la transe. Cette activité religieuse se déroule souvent au moment du
moussem de Moulay Driss ou celui de Sidi Ali ben Hamdouch ; marabout qui a
donné son nom à cette pratique et cette musique.
Ces moussems sont souvent accompagnés de Fantasia, sorte
d'exposition ou de cortège des beaux chevaux de la région ou des autres
participants venant de très loin. Elle est aussi une sorte de parade ou course
de cavalier, durant laquelle chacun des participants tente d'attirer l'attention
des spectateurs par l'harmonie de ses gestes et aussi par la beauté et
l'ornementation de son cheval.
1.3.2. Le moussem de Moulay
Driss
Cette manifestation religieuse et culturelle est organisée chaque
année à Moulay Driss en l'honneur du fondateur de la première dynastie
arabo-musulmane au Maroc. La manière dont le moussem est organisé aujourd'hui
diffère totalement de celle de jadis. Dans le temps, il y avait un seul moussem
auquel participent des gens venant de toute origine : Meknès, Fès et ceux évidemment
de Moulay Driss et de sa région. Les festivités se poursuivent pendant une
semaine. Cependant, la manifestation aujourd'hui, se compose de deux activités :
la première est réservée aux Alamiines (les chorfas) souvent appelée le grand
moussem ; l'autre, le petit moussem est celui des autres tribus. Cette activité
s'étale sur un mois entier, en organisant une manifestation chaque semaine.
Mais la primeur revient au grand moussem qui est devenu le pôle d'attraction de
tous les pèlerins venant presque de toutes les régions du Maroc auxquels
s'ajoutent quelques touristes de passage.
Lors de cette manifestation, on organise une Fantasia dans la place
Khaebar, puis un cortège de musique religieuse circule à travers les rues de la
ville avec la participation des Hmadcha et des Aissaoua. Ces festivités se
déroulent durant un mois, plus précisément du dernier jeudi du mois d'août
jusqu'au deuxième jeudi du mois d'octobre. Chaque semaine est réservée à la
participation d'une région ou d'une série de tribus marocaines.
1.3.3. Le moussem de Sidi Ali ben Hamdouch :
Sur le versant sud du massif de Zerhoun et à 15 Km de la ville de Moulay
Driss se trouve une petite localité portant le nom de Sidi Ali. Cette dernière
abrite le marabout d'un saint (Sidi Ali ben Hamdouch). A sa mémoire, on
organise chaque année un moussem presque comme celui de Moulay Driss.
Les festivités de Sidi Ali sont souvent organisées avec la
participation des villages voisins qui sont Medchar beni Ouarad (où il y a le
marabout de Sidi Ahmed Dghoughi), Medchar Beni Rached (marabout de sidi Ali) et
en fin Moulay Driss.
.../...
Au cours de ce moussem plusieurs manifestations religieuses et
folkloriques sont organisées à l'instar de celles de Moulay Driss : cortège de
troupes des Hmadcha et des Dghoughiines avec des scènes de flagellation et de
casse de jarre ce qui rend le rituel sanglant. L'origine de ce rituel a fait
couler pas mal d'encre. Cependant, les avis diffèrent, les uns lui attribuent
une origine africaine, les autres attribuent une origine orientale vu la
ressemblance du rituel de Hmadcha
Durant cette manifestation d'autres troupes religieuses et
folkloriques participent aux manifestations comme les Aissaoua. Ghedara et les
Ghnaoua. Ces festivités sont accompagnées souvent de visites à des lieux sacrés
telle la source appelée Lalla Aïcha à laquelle on apporte des sacrifices
animaliers (poulet, chèvres) ou tout simplement des bougies.
Il nous semble que ces moussems malgré leurs caractères religieux,
constituent une richesse anthropologique et ethnographique qui mérite d'être
prise en considération dans l'élaboration de projet de circuits touristiques ou
de «découverte» aux alentours du site de Volubilis et celui de Moulay Driss.
1.4. Culturelles
Les potentialités culturelles résident d'abord dans ce qui a été
dit auparavant concernant les moussems religieux organisés chaque année à la
mémoire de Moulay Driss et celle de Sidi Ali Ben Hamdouch. Ces deux sites sont
souvent visités durant toute l'année par les nationaux au point où nous pouvons
parler d'un tourisme religieux qui draine un nombre assez considérable de
visiteurs sur les deux sites.
Ces dernières années le paysage culturel de la région a vu la
naissance d'une activité culturelle aussi importante que la précédente : le
festival de Volubilis. Cette activité fut lancée par le Ministère de la Culture dans le cadre de
l'animation du site et de la région. C'est un festival ouvert essentiellement
sur la musique méditerranéenne. Il a connu jusqu'à maintenant sa quatrième
édition. Les trois premières ont été organisées devant la façade Est de l'Arc
de Caracalla. Le choix de cet emplacement était bénéfique pour les
organisateurs qui ont eu un arrière-plan de la scène exceptionnel, mais les
préparatifs ont eu un impact négatif sur le site.
Par conséquent, le Ministère de la Culture conscient de
l'importance patrimoniale et historique du site a étudié la possibilité de
planter la scène et les estrades pour les spectateurs dans un endroit loin des
vestiges archéologiques tout en restant à l'intérieur du site. Le nouvel
emplacement se trouve au nord de l'entrée principale, sur la pente Est de la
vallée de oued Fertassa. L'arrière plan de la scène offre un panorama complet
du site avec l'ensemble des monuments du sommet de l'éperon : le capitole et la
basilique. L'éclairage de ces monuments et du site en général constitue l'un
des points forts de cette manifestation internationale.
Ce festival a des retombés culturels et économiques sur le plan
local, régional et national.
Vers le sud et à 5
Km à vol d'oiseau, un autre site romain de la même
nature que Volubilis constitue un autre maillon du réseau de surveillance
militaire de toute la région de Volubilis. Ce site occupe le sommet d'une
grande colline entourée d'une oliveraie. On peut s'y rendre facilement soit en
empruntant une piste au sud du site de Volubilis, piste qui porte un nom
médiéval très significatif «Triq es-Sultan» qui longe lors de son passage le
site de Tocolosida.
.../...
2.2. Hamma de Moulay Driss
2.3. Casbah Nesrani
Casbah Nesrani, on y accède de Moulay Driss en prenant la route qui
mène vers Nzalet Bni Amar que nous laissons à gauche après 4 Km . On continue la route
vers l'est, une zone de collines et montagnes. Après une dizaine de Km et après
une petite forêt de pins on tourne à gauche. Apres deux kilomètres sur notre
gauche au sommet du Jbel Nesrani gîte la Kasbah du même nom à une altitude de 1.030 m.
C'est une forteresse médiévale qui date du XIIe siècle (époque
almoravide). Le site offre en plus de ses origines historiques et qui s'insert
dans un paysage de fortification qui a été initié par les Almoravides
surveillant la plaine de Saïss avec la ville de Fès à l'est et la ville de Meknès et sa région au
sud.
../...
Le
site archéologique de Volubilis
Situation géographique :
Le site occupe un plateau triangulaire à 400m d'altitude sur une superficie de 40 hectares . Il est
traversé à l'est par l'oued Fertassa et contourné au sud et au sud-ouest par
l'oued Khoumane. Il se situe à 3
Km à l'ouest de la localité de Moulay-Driss Zerhoun et à
26 1cm au nord de la
ville de Meknès.
Nom du
site : Le nom de Volubilis est bien attesté aussi bien par les textes
anciens que par l'épi graphie volubilitaine. Il est communément admis que le
mot Volubilis dérive d'un nom amazigh « Oualili » qui désigne le laurier-rose,
plante grimpante qui pousse en abondance à proximité de l'oued Khoumane. Dans
les sources arabes et les monnaies Idrissides et pré- Idrissides, le nom s'est
transformé en « Walila
».
A partir du 16eme siècle, les ruines de la ville ont été
appelées Ksar Pharaon, château du Pharaon.
Volubilis
a été occupé depuis l'époque néolithique grâce à de nombreux facteurs :
·
Une position
facile à défendre au pied du mont Zerhoun.
· L'abondance de l'eau des deux oueds.
· Un territoire propice à l'agriculture et à l'arboriculture (en
particulier l'olivier) sur le piémont.
Plusieurs objets archéologiques, en l'occurrence des haches polies
remontant au néolithique ont été récoltés sur le site.
Le premier noyau de la ville fut fondé au cours du 2éme
s. avant J.-C. par une communauté maure déjà imprégnée d'influences culturelles
puniques. Sous le règne de Juba II marqué par la paix et la sécurité, la ville
de Volubilis va connaître un développement architectural et urbanistique
important à la faveur de sa prospérité économique. On peut estimer à une
douzaine d'hectares la superficie de la ville, peut-être déjà dotée d'un plan
régulateur punico-hellénistique, mais la plupart des vestiges ont été détruits
ou recouverts ultérieurement. En 40 ap. J.-C., après l'assassinat du Roi
Ptolémée par l'empereur Caligula, son affranchi Aedemon s'est révolté contre
Rome. L'armée Romaine, aidée par des auxiliaires volubilitans a étouffé la
révolte et établit un solide réseau de forteresses.
.../...
L'empereur Claude divise la Maurétanie en deux provinces, la Césarienne à l'est, la Tingitane à l'ouest (du
nom de leurs capitales respectives Caesarea/Cherchell et Tingi/Tanger). Dans
cette nouvelle province, il récompense Volubilis du titre de Municipe: les
inscriptions nous y font désormais connaître l'ordre de décurions, et leurs
présidents annuels, les duumvirs, qui
gouvernent la cité. La ville atteint très vite son extension maximale. On
assiste alors à de grandes opérations urbanistiques : des monuments publics,
des temples et des thermes sont construits. Le tissu urbain est composé de
demeures privées associées à des boulangeries, des boutiques et surtout des
huileries. Ces demeures fournissent des renseignements de premier ordre sur
l'architecture domestique et le côté artistique, matérialisé par le nombre
élevé de panneaux de mosaïques.
En 168-169, sous Marc-Aurèle, la ville se dote, en deux étapes,
d'une enceinte percée de huit portes monumentales.
La dynastie sévérienne lui donne un nouveau centre monumental :
l'arc de triomphe édifié en l'honneur de l'Empereur Caracalla en 217, le
capitole construit sous Macrin en 218 ap. J.-C., la basilique élevée et le
forum réaménagé vraisemblablement sous les Sévères.
A l'avènement de Dioclétien en 285 ap. J.-C., l'administration et
l'armée romaine ont abandonné le sud de la Tingitane, y compris Volubilis, pour
des raisons qui demeurent encore mal connues. Vers le Vlème siècle,
les habitants de la ville se sont repliés à l'ouest de la ville tout en
construisant un nouveau quartier à proximité de l'oued khoumane. Ils séparent
ce quartier de la partie haute de la ville par une nouvelle enceinte (enceinte
tardive) qu'ils prolongent jusqu'à la berge de la rivière. La zone de l'arc devient
une nécropole, encore visible, attestée par des inscriptions funéraires
chrétiennes couvrant la période comprise entre 599 à 655 ap. J.-C. Ces
inscriptions témoignent de la christianisation de la population et de la
présence d'institutions civiques.
Avant l'arrivée d'Idriss 1ér, Volubilis et sa région se
sont déjà islamisées comme en témoignent les chroniques arabes et les monnaies
prés-Idrissides. C'est à la suite du conflit entre les Abassides et les Chiites
qu'Idriss I, descendant d'Ali par Al-Hassan, s'est enfuit au Maghreb Al-Aqsâ,
où il est accueilli par le chef des Aourabas. Une fois installé à Walila, il
est proclamé chef des croyants. De là, il a essayé d'étendre son domaine, avant
son assassinat en 175 de l'hégire, 791 ap. J.-C. Malgré la fondation de la
nouvelle capitale Idrisside à Fès, Walila est restée occupée durant le moyen
âge avant son abandon définitif entre le 13ème et 14eme siècle.
Les fouilles systématiques commencées en 1915 ont permis de mettre
en évidence une grande partie de la ville (plus de vingt hectares). Les
fouilles se poursuivent encore sous l'égide de l'Institut National des Sciences
de l'Archéologie et du Patrimoine et la Direction du Patrimoine Culturel, organismes
dépendants du Ministère de la Culture.
…/…
Plan
d’ensemble du site volubilis
Le site s'étend sur 42 hectares couverts par des vestiges
archéologiques étendus sur six ensembles distincts :
3.2.1
Le quartier
nord-est :
Situé au nord-est de la ville, il est traversé par la principale artère
de la cité, le décumanus maximus qui s'étend de la pone de Tanger à l'arc de
triomphe. Ce quartier renferme les riches demeures à péristyles caractérisées
par la cour à arcade centrale autour de laquelle les autres pièces de la maison
s'organisent. Sont annexés à la plupart des maisons de ce quartier, des
bâtiments à usage industriel ou commercial constitués d'huileries, boulangeries
ou de boutiques.
3.2.2
Le quartier de
l'arc de triomphe :
C'est le centre
de la ville où se croisent les deux principales rues : le decumanus maximus et
le cardo maximus, au pied de l'arc de triomphe imposant monument de la ville
édifié par la collectivité en l'honneur de l'empereur Caracalla et sa mère
Julia Domna.
3.2.3
Le quartier
monumental :
Il renferme les
grands édifices de la ville : la basilique judiciaire (le centre politique), le
capitole (le temple principal) et le forum (la place principale).
3.2.4
Le Quartier sud
:
Situé au sud de
la ville, il se compose de plusieurs unités d'habitation dont le plan révèle la
modestie de ses occupants. A sa partie nord s'étend pourtant la somptueuse
demeure d'Orphée qui rappelle les riches maisons du quartier Nord-Est.
3.2.5
Le quartier
ouest :
Il est situé sur un terrain en
pente à l'ouest de la ville. Certaines maisons d'époque romaine y étaient exhumées et beaucoup de vestiges
d'époque islamique y étaient repérés. Portant la plus grande surface de ce quartier reste à fouiller.
…/…
3.2.6
Le quartier bas
:
Il est appelé aussi le quartier
extra-muros vue son emplacement à l'extérieur de l'enceinte romaine sur la rive
droite de l'oued khoumane. Il renferme des monuments d'époque islamique à
l'instar du hammam Idrisside récemment restauré par une équipe maroco-anglaise.
3.3.1.
Dahir du 19 novembre 1920
Dahir du 19 Novembre 1920 (7 Rabia I, 1339)
dans le Bulletin Officiel n° 423 du 30 Novembre 1920, p. 2017, portant classement de divers zones
et sites par application du dahir du 13 Février 1914 relatif à la conservation des monuments
historiques, etc...
Il est précisé dans son article 8 : Est classée une zone de protection, autour
des ruines de Volubilis et sur toute la vallée
reliant ces deux points dans toute la partie teintée en jaune au plan annexé 'à l'arrêté viziriel du 7 Mai
1920 (17 Chaabane 1338), et limité comme suit :
ü A l'ouest, route de Meknès à
petit jean, depuis le col jusqu'à sa rencontre avec l'oued Khouman,
ü Au nord, la crête de la colline
passant derrière Fartassa jusqu'à un endroit nommé Ain Cheraf,
ü A l'est, une ligne nord-sud partant
de la ligne Charaf jusqu'à la rencontre du ravin de l'Aïn Cheraf,
ü Au sud, une ligne passant sur la
crête partant du ravin de l'Aïn Cheraf jusqu'à la piste Meknès - Petitjean (au col).
Aucune modification, de quelque nature que
ce soit, ne pourra être apportée à l'aspect des lieux
compris dans cette zone, sans l'autorisation et autrement que sous la surveillance du
service des Antiquités, Beaux - Arts et monuments Historiques.
3.3.2.
Dahir du 14 novembre 1921
Le 14/11/1921 : Le classement
des ruines de Volubilis par le Dahir du 14 Novembre 1921 (1 Rabia I, 1340)
portant classement du Site des ruines de Volubilis. Bulletin Officiel n° 473 du
30 Novembre 1920; p. 1826. Extrait du texte :
ART. 1. Est classé le site des ruines de Volubilis
compris entre : l'oued pharaoun, la piste circulaire du Zerhoun, depuis le pont jusqu'à la porte
situés au nord-est de l'enceinte antique et une ligne tracée à l'extérieur de l'enceinte antique, à
10 mètre
de cette enceinte, depuis la porte nord-est jusqu'à l'oued.
ART. 2.
Aucune construction ne pourra être édifiée ni, en général, aucune modification apportée à l'aspect des lieux, dans la zone
ci-dessus délimitée, qu'avec l'autorisation et sous la contrôle du Chef du service des Antiquités.
3.3.3.
Patrimoine mondial de l'UNESCO
Le 06/12/1997 : Inscription de Volubilis sur la liste du
Patrimoine Mondial sur la base des quatre critères de l'UNESCO :
…/…
ü exemple exceptionnel d'une ville
témoignant d'un échange d'influences depuis la Haute Antiquité jusqu'à l'arrivée de l'islam.
ü exemple exceptionnel d'ensemble
archéologique et architectural et d'un paysage culturel apportant un témoignage sur plusieurs cultures
dont plusieurs sont disparues.
ü exemple exceptionnel d'un foyer
de différentes formes d'immigration, de traditions culturelles et de cultures disparues depuis
la Haute Antiquité jusqu'à l’arrivée de l’islam.
ü site chargé d'histoire,
d'évènements, d'idées, de croyances et d'œuvres artistiques d'une signification universelle, notamment
en tant que lieu qui abrita pour une brève période la capitale de la dynastie musulmane des
Idrissides.
3.3.4.
Zone tampon et limites du site
2008 : Zone tampon et limites du site clarifiées et approuvées
par le Comité du Patrimoine Mondial
: une des plus grandes zones de protection des sites du Patrimoine Mondial (4.200 ha).
3.3.5. Immatriculation foncière
02/03/2009: Titrage foncier du site en tant que
domaine privé de l'Etat doté désormais d'un numéro foncier (05/114433) et d'un plan cadastral
national. Ce titrage a pour nom «les ruines de volubilis» et couvre une surface d'environ 80 hectares .
…/…
Le
site de Volubilis se trouve dans le territoire de la commune rurale de Walili
qui encercle la ville de Moulay Idriss. Des prospections autour de Volubilis
ont permis de découvrir plusieurs sites
archéologiques d'époque antique et islamique. Le principal
d'entre eux est le site de Tocolosida
qui est un camp militaire romain situé à 5 km au sud de Volubilis en en face du
village Bou Assel à l'ouest de la route reliant Moulay Idris à Meknès. Ce site
est indiqué sur la carte ci-dessous par les initiales RR (ruines
romaines) et porte le numéro 47. Aucun site inventorié aux environs de Volubilis n'est classé.
A 3 km au nord de Volubilis se
trouve un autre camp romain qui a pour nom Ain Schkour situé près de la
source qui porte le même nom (Ain Schkour).
Une carrière
antique exploitée depuis l'époque romaine pour l'extraction du calcaire s'étend
sur plus de 3 km, de la ville de Moulay Idris au nord, à la forêt d'Ain Schkour
au sud en passant par le village de Lkouar. Les traces de
l'extraction antique sont toujours visibles sur les pierres de
la carrière.
…/…
…/…
Volubilis est l'un
des sites les plus fréquentés du Maroc.
Année
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
N.B visiteurs
|
174.446
|
172.041
|
125.350
|
106.003
|
154.262
|
168.203
|
179.568
|
197.808
|
180.662
|
166.514
|
187.005
|
137.860
|
Le site de Volubilis est le plus
grand site antique du Maroc. Il est fréquenté chaque année par 150.000
personnes environ. Il est célèbre non seulement par le bon état de conservation
de ces ruines mais aussi par la beauté de son paysage.
…/…
Le site archéologique de
Volubilis est situé au sein de la Wilaya de Meknès-Tafilalet à 26 km au nord de Meknès et à 3 km à l'ouest de la ville de
Moulay Idris Zerhoun.
Le cadre naturel de la région de
Zerhoun a toujours offert à l'homme des potentialités propices à la
sédentarisation et à l'exploitation du sol : une terre fertile, une abondance
en eau (présence d'oueds et de sources), une topographie variée (montagnes,
plateaux, collines et vallées) et enfin un climat clément.
Le sol géologique de la région
est très riche en carrières de plein air d'où l'extraction des matériaux de
construction fut facile. Le tuf, le calcaire jaune, le calcaire gris de Zerhoun
ne se trouvent que dans un rayon de 3 à 4 Km du site. Ces roches ont constitué les
matériaux de construction de base pour l'ensemble des monuments de la cité.
La richesse des sols de cette
région est favorable à la céréaliculture qui occupe la majeure partie de
l'arrière-pays de Volubilis et le piémont de Zerhoun. Elle a été pratiquée
d'une manière extensive dans l'ensemble des collines pré-rifaines constituées
de marnes miocènes, et d'une manière intensive dans les vallées
des oueds et le plateau de Volubilis où les sols sont riches en alluvions.
Ces conditions naturelles ont
favorisé l'arboriculture attestée d'abord par une dense oliveraie qui couvre le
sud du massif de Zerhoun et ses piémonts est et ouest, le piémont du Jbel
Outita ainsi que les versants des vallées. Les vallées des oueds où les sois
sont fertiles et l'eau en abondance sont des lieux favorables à la
céréaliculture, aux cultures maraîchères et aux arbres fruitiers. L'espace
forestier couvre surtout les sommets du massif du Zerhoun, malheureusement nous
ne disposons pas de documentation sur les espèces arboricoles qui le composent.
Ce sont ces différentes
ressources qui permettent de comprendre les raisons de la permanence de
l'occupation du site, et à travers les vestiges des huileries et des
boulangeries on saisit mieux les relations qui liaient la cité à son arrière-pays.
Le massif de Zerhoun se compose
de cinq plis élémentaires :
· Djbel Zerhoun-Mlati qui surplombe au sud la
ville de Meknès. Le plus haut sommet
de cette unité atteint 1. l19 m au-dessus des villages
Bni-Djenad et de Mphassiine.
de cette unité atteint 1. l
· Djbel Kannoufa qui domine vers le
sud-ouest la plaine de saïs sur une élévation de 947 m.
· Djbel Nesrani situé à l'extrémité
orientale du massif sur une hauteur de 1.077 m.
· Dhar Nsour qui s'étend au nord et
au nord-est avec une cime de 910
m .
· Fert el Bir qui occupe le centre
du massif à l'ouest avec une élévation de 922 m.
…/…
La campagne de Volubilis a connu
une occupation très dense. Les prospections archéologiques entreprises dans la région ont permis de recenser plus de 354
sites mineurs. A côté de Volubilis, il existe deux autres sites majeurs qui
jouaient un rôle important dans la protection de Volubilis et de son territoire
: le camp militaire de Tocolosida à cinq kilomètre au Sud et le camp d'Ain
Schekour à 3 Km
environs au Nord.
5.1. Le camp militaire romain d'Ain Schkour
5.1. Le camp militaire romain d'Ain Schkour
C'est l'un des premiers camps romains de la
Maurétanie tingitane puisque l'occupation dans ce site est attestée par la
mention de la cohors i asturum et callaecorum dès 57 après J.C. Il s'agit d'un
élément clé du système défensif de Volubilis et de son arrière-pays au côté
nord.
Il subsiste du camp actuellement une partie
de l'enceinte qui aurait été pourvue de tours d'angle quadrangulaires.
5.2. Le camp militaire romain de Tocolosida
5.2. Le camp militaire romain de Tocolosida
Les ruines du camp militaire romain
Tocolosida s'élèvent sur un mamelon à 3 km au sud-ouest de Volubilis sur le côté
droit de la route menant vers le village de Bou Assel. De ce camp carré de 135 m
de côté subsiste l'enceinte percée de deux portes.
5.3. Qasbat Nesrani
5.3. Qasbat Nesrani
C'est une forteresse de l'époque Almoravide
située sur un éperon rocheux à l'est du massif de Zerhoune à 1.031 m-1.077 m
d'altitude. On peut voir à partir de cette élévation les agglomérations de Fès
et de Meknès ainsi que les montagnes pré-rifaines et celles du Moyen Atlas.
De plan polygonal irrégulier l'enceinte de
la qasbah flanquée par des tours rectangulaires épouse la topographie du
terrain.
Sa superficie approximative est de 4,5 ha . L'épaisseur des murs
est de 2 m et leur hauteur moyenne à l'intérieur est de 5 m. La forme des
bastions est rectangulaire.
Non loin de la Kasbah, une grotte sacrée
nommée "Kef El Moujahidîn" semble être, selon la tradition orale le
premier refuge d'Idriss à son arrivée dans le pays.
Qasbat
Nesrani
Il est difficile de dater avec précision la
fondation de la ville de Moulay Driss. Mais on pense que le développement de la
ville s'était produit avec le grand mouvement maraboutique du XVIème
siècle.
Cette ville a été édifiée au pied du massif
de Zerhoun sur un terrain accidenté autour de son noyau sacré : le marabout de
Moulay Driss. La ville s'est dotée au l8° siècle d'une enceinte dont il ne subsiste
qu'un tronçon de mur lié à la porte de Bab El Hjer ou bah El Zher et quelques
tronçons à peine visibles sous les maisons. L'enceinte a été détruite suite à
la grande extension qu'a connue la ville avec les années quatre-vingt du siècle
dernier. Parmi les huit portes qui perçaient cette muraille, il ne subsiste
aujourd'hui que deux portes monumentales Bah EL Hjer au sud-ouest et Bab El
Blghityyin au nord-ouest de la ville.
Bab
El Hjer (ou bab El Zeher)
…/…
El
Kasba où se trouve Bab El Blghityine et Bab Balghityine
6.1.
Monuments de Moulay Driss :
La ville renferme un patrimoine architectural fascinant, en plus de ses marabouts, Moulay Drisse Zerhoun est connu par ses fontaines et ses demeures luxueuses du XVIIIé siécle, par la mosquée au minaret circulaire, par l’aqueduc majestueux du sultan Moulay Abdel Aziz et par sa source chaude : El Hamma.
La ville renferme un patrimoine architectural fascinant, en plus de ses marabouts, Moulay Drisse Zerhoun est connu par ses fontaines et ses demeures luxueuses du XVIIIé siécle, par la mosquée au minaret circulaire, par l’aqueduc majestueux du sultan Moulay Abdel Aziz et par sa source chaude : El Hamma.
6.2. Les anciens quartiers de la ville :
Moulay Driss Zerhoun est une
ville sanctuaire constituée de plusieurs quartiers organisés autour des
marabouts qui abritent les tombeaux des saints de la ville. Au centre de la
ville les quartiers les plus proches du mausolée et habités par les chorfa sont
al-Hufra au sud-est, Tazga au sud-ouest et ben Yazgha au
nord-est du mausolée. Vers le sud de la ville on remontant de Bab El Hjer on
trouve respectivement les quartiers de Sidi AbdelAziz, de Lalla Yatou
et de Sidi Mhmed ben kasem. Vers le nord-ouest s’est développé le
quartier de dar jdida habité par les chorfa Alamiyyin et au
nord-est celui de Khayber qui renferment lqlia, lkhtatba
et lhjajma installés autour du tombeau de Moulay Abdallah el Hjjam
considéré par la tradition orale comme le barbier de Moulay Driss.
.../...
Ces quartiers étaient entourés
d’une enceinte en pisé construite sur des soubassements en pierre. Mais cette
muraille, enveloppée jadis de vergers, a malheureusement disparu sous le poids
de l'urbanisation non organisée et rapide qui a envahi et masqué le noyau
historique de la ville.
La
place centrale ou souk dakhlani au début du 20° siècle
.../...
6.3. Le mausolée Moulay Driss :
L'ancien tombeau de Moulay Idris
surmonté d'une petite coupole a été doté d'une nouvelle coupole et agrandi par
Moulay Ismaïl. Une madrasa a été annexée au mausolée qui a connu au fil des
années d'autres agrandissements.
Le mausolée forme un polygone
avec une entrée principale au sud-ouest qui mène vers un long vestibule ouvert
sur la place d'el Mechouar. A l'intérieur, on accède à la grande mosquée qui
s'ouvre sur une cour à ciel ouvert. En progressant vers le fond on atteint une
deuxième cour sur laquelle s'ouvre à droite le marabout de Moulay Driss et à
gauche la coupole hassanienne. Plus au fond on découvre Lamzara haute, Lamzara
basse, la mosquée Moulay al- Hassan, la coupole de Sidi Rachid et le cimetière
des chourfa.
La grande mosquée la place supérieure la
porte du sanctuaire
6.4. Les mosquées :
Les principales mosquées de la ville sont :
Jama Lakbir à l’intérieur du mausolée, la mosquée Al-Yazid et la
mosquée Sidi Abdellah Al-Hajjam. Quant aux oratoires de quartiers, elles sont
au nombre de huit : Jama de la Qasbah Belghitiyin, Jama Santissi, Jama Al-Haddadin.
Le minaret cylindrique typique de Jama Santissi a été construit en 1939. Il est
décoré de versets coraniques en blanc sur une faïence verte.
A l’Est de Moulay Driss et dans la vallée d’Oued Khoumane se trouve
une source chaude aménagée par les Romains sous forme d’un bassin circulaire.
Ils l’ont utilisée comme lieu de plaisance et de soins pour leurs peaux.
C’est l’un des plus grands moussems célébrés au Maroc. Il se
déroule durant les quatre week end de septembre durant lesquels les tribus de
la région affluent à tour de rôle pour rendre hommage au saint. Les pèlerins se
dirigent vers le mausolée dans un cortège précédé par les chevaux accompagnés
d’offrandes animalières (vaches, brebis, chèvres,…). La procession est
accompagnée de chants et de musique jouée par les troupes célèbres de la région
tels les Aissaouas et les Hmadcha.
B.8. Les recommandations
La zone de Zerhoun renferme un patrimoine naturel et archéologique
remarquable tant par sa richesse que par sa diversité. Ce patrimoine n’est
exploité que partiellement et souffre malheureusement de plusieurs facteurs de
dégradation engendrés principalement par l’urbanisation, d’où la nécessité de
la mise en place d’un plan d’aménagement approprié qui respecte et met en
valeur le paysage culturel et naturel de la région.
Les constructions galopantes ont causé la destruction de l’enceinte
de la ville ainsi que six de ses portes, les trois fondouks de la ville ont été
démolis et deux d’entre eux ont été remplacés par un bâtiment (Kisariya) sans
aucune valeur architecturale qui a défiguré l’aspect de la ville.
Plusieurs portes en arc et des fontaines ont été détruites à
l’intérieur des quartiers.
Ainsi il est nécessaire de prendre en considération les
recommandations suivantes :
· Respecter les constructions anciennes en les restaurant et en les
intégrant dans le tissu urbain au lieu de les démolir.
· Respecter les zones de servitudes autour des monuments historiques.
· Exiger pour les nouvelles constructions le respect des
prescriptions architecturales émanant des formes architecturales utilisées dans
la ville ancienne (forme d’arcs, plan de bâtiment, tracé de rue,…).
· Protéger les sources d’eau et les oueds notamment oued Khoumane
contre les agents de pollution solides et liquides.
· Respecter la zone de protection qui sépare Volubilis de Moulay
Driss en empêchant toute construction susceptible d’empêcher la co-visibilité
entre les deux sites ou de nuire à la beauté du paysage naturel de la zone.
.../...
· Entretenir les routes reliant les sites naturels et les villages de
la zone pour promouvoir l’activité touristique dans les endroits enclavés (Bab
Rmila, Lkouar, Ain Chkour, Sidi Ali, Lmghasiyin,…).
· Mettre en valeur les sites de la zone (Volubilis, Moulay Idris, Bab
Rmila,...).
· Inventorier et respecter les emplacements des sites archéologiques
nombreux dans la zone pour éviter leur destruction par les projets futurs.
.../...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire