MONOGRAPHIE

UN DOCUMENT MONOGRAPHIQUE SE RAPPORTANT A LA REGION DE MOULAY IDRISS ZERHOUNE EST PARTAGE SUR CETTE PAGE. IL EST ORGANISE COMME SUIT :


RESUME :

PREAMBULE

CHAPITRE A : CONTEXTE REGIONAL

CHAPITRE B : ASPECT HISTORIQUE ET ARCHEOLOGIQUE

CHAPITRE C : MILIEU PHYSIQUE ET CONTRAINTES

CHAPITRE D : ASPECT DEMOGRAPHIQUE ET SOCIO ECONOMIQUE

CHAPITRE E : PROJET DE VILLE ET CHARTE URBAINE

CHAPITRE F : ASPECT URBAIN ET ARCHITECTURAL

CHAPITRE G : CONTRAINTES ET POTENTIALITES

GLOSSAIRE




PREAMBULE

Le présent rapport constitue la partie analyse et diagnostic de l'ensemble de l'aire composée de :
·         Oualili.
·         Moulay Driss Zerhoune.
·         Bouassal.
·         Fertassa.
·         Les espaces situés entre ces entités.

L'analyse a porté sur l'ensemble des études sectorielles notamment :
·         Régional,
·         Economique,
·         Historique, Environnemental,
·         Urbaine,
·         Architecturale,
·         etc...

Les paramètres et les conclusions de cette étude constitueront les bases des perspectives de développement et des variantes d'aménagement.

Ce rapport est le fruit de l'exploitation et de l'analyse des données issues d'un programme de collecte dont le matériau statistique de base comprend principalement :

·         Les données de l'enquête ménage réalisée en 2013 auprès d'un échantillon représentatif.
·         Les données des cinq recensements réalisés au Maroc en 1960, 1971, 1982, 1994 et 2004.
·         Les statistiques de l'état civil relatives aux naissances et décès.
·         L'enquête démographique nationale de 2010.
·         L'enquête ménage 2013.
·         Les monographies communales.
·         Les études sectorielles ayant concerné l'aire d'étude.
·         La charte architecturale.
·         Le projet de la ville de Moulay Driss Zerhoune.

Tout en s'attachant à établir un diagnostic de la situation actuelle et des tendances, l'étude est couronnée par l'établissement des projections de 2013 à 2023.
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 CHAPITRE A : CONTEXTE REGIONAL

L’aire de l’étude fait partie de la Préfecture de Méknes qui dépend de la région Méknes-Tafilalet. Délimitée au Nord par la région de Gharb-Chrarda-Bni-Hssen, à l’Ouest par Chaouia-Ouardigha et Tadla-Azilal, à l’Est et au Nord-Est par les régions de l’oriental et celle de Fés-Boulemane et au sud par l’Algérie, celle-ci couvre une superficie de 79.210 Km², soit 11,1% du territoire national et regroupe une population estimé à 2.141.527 habitants en 2004, soit 7,2% de la population nationale.

Administrativement, la région de Méknes-Tafilalet est composée de 134 communes dont 23 urbaines et 111 rurales réparties entre la Préfecture de Méknes, la Province d’Ifrane, la Province de Khénifra, la Province d'Er-rachidia et la Province d’El Hajeb.

A.1.1     Cadre physique et climatique

1.1.1-Relief :

Sur  le plan physique, la région est caractérisée par une diversité du relief, car on y trouve :

  • Des zones favorables à l’agriculture, telles que plaines de saïss à Méknes, de tigrigra à Ifrane ainsi que quelques périmètres de la haute a moulouya et les oasis de la plaine de Tafilalet
  • Du massif du Zerhoun ;
  • Des causses d’El Hajeb et le plateau central ;
  • De la chaînes moyen-Atlasique ;
  • Du haut Atlas dont la partie culminante est le Jbel ayachi qui atteint 3737m ;
  • De la zone présaharienne du Tafilalet qui est une immense étendue désertique avec quelques foyers de verdure dans les oasis.
 1.1.2-Climat :

Au niveau climatique, la région est caractérisée par la présence de trois grandes zones climatiques à savoir :

  • Une partie qui se caractérise par un climat semi-continental de type méditerranéen, dont les hivers sont frais et pluvieux et les étés chauds et secs et qui se localise principalement au sein de la Préfecture de Méknes, et de la Province d’El Hajeb.
  • Une zone où les hivers sont plus rudes et enneigés, marquée par de grandes amplitudes de températures entre l’été et l’hiver. Elle s’étend, sur le Moyen-Atlas et la Moulouya.
  • Enfin une zone à climat désertique s’étendant sur l’ensemble de la Province d’Errachidia. Cette diversité des composantes géographique contribue notablement à l’enrichissement et à la diversification des potentialités économiques.

A.1.2     Caractéristiques démographiques

Abritant 2.141.527 habitants en 2004, la région représente une riche diversité de populations réparties inégalement sur le territoire. Le taux de croissance démographique et la densité de la population au Km² sont relativement faibles par rapport à la moyenne nationale. Ces paramètres varient à l’intérieur de la région selon les provinces comme le montre le tableau ci-dessous.

Tableau n°01 : Population, superficie et densité par préfecture et province
Niveau géographique
Superficie en Km²
En %
Population 2004
Densité
Préfecture de Méknes
1.786
2,25
713.609
399,55
Province d’El Hajeb
2.209
2,79
216.388
97,95
Province d’Ifrane
3.310
4,18
143 380
43,31
Province de Khénifra
12.320
15,55
511.538
41,52
Province d’Errachidia
59.585
75,22
556.612
9,34
Total Région
79.210
100,00
2.141.527
27,036
Total Nation
710.850
-
29.891.708
42,05
Région/Nation
11,14
-
7,6
-
Source : monographie régionale          
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L’évolution de la population régionale a enregistré un taux d’accroissement de l’ordre de 1,2 entre 1992 et 2004 avec des disparités à l’intérieur puisque ce taux varie de 1,8% à 0,6%.

Répartition de la population régionale par milieu

L’évolution de la population connaît une nette augmentation de la population urbaine qui enregistre un taux d’accroissement de l’ordre de 2,2% entre les deux recensements au détriment de la population rurale qui a enregistré un taux nul.

A.1.3     Caractéristiques économiques

Le système productif régional est caractérisé par sa diversité. Tous les secteurs sont représentés, on y trouve l’agriculture, l’industrie, l’artisanat, le commerce et le tourisme.

1.3.1       Agriculture et élevage


L’agriculture : la région Méknes-Tafilalet, grâce à potentialités et les atouts majeurs dont elle dispose, est considérée comme l’un des principaux pôles de la production agricole au niveau national. Elle occupe aussi une position de leader dans certaines cultures et activités agricoles notamment, la viticulture, la sylviculture, l’arboriculture, l’oléiculture et les plantes médicinales.

L’agriculture procure les moyens d’existence à presque 43% de la population active régionale. Les terres cultivables sont de l’ordre de 617.465 hectares.

La production agricole est dominée par les céréales bien qu’elle ne participe que pour 7,5% au total national. Par contre les cultures industrielles, malgré leur faiblesse au niveau des productions régionales, contribuent pour 14,2% au total national comme le montre le tableau suivant :

Désignation
Meknès
El Hajeb
Ifrane
Khénifra
Errachidia
Région
Nation
Région/ Nation
Céréales
2.808
1.732,4
610,4
1.384,7
346,9
6.882,4
91.592,2
7,5
Légumineuses
153.1
27,5
4,8
-
5,5
190,9
2.810,4
6,8
Cultures fourragères
388,3
1.083,1
84,5
525,8
4.335,1
6.366,6
-
-
Cultures industrielles
33,5
4,8
 -
-
1
39,3
276,4
14,2 1
Cultures maraîchères
1.974,8
4.225,9
96,5
998,4
235,2
7.530,8
48.245
15,6
Plantations fruitières
346,2
724,3
30,8
1.155
616,1
2.872,2
68.145
4,5
Source : annuaire statistique du Maroc 2007


Tableau n°02: Principales productions par culture, par province et préfecture (en 103Quintaux)


1.3.2       Elevage :


Compte tenu de l'étendue du territoire régional et de la présence de vastes parcours collectifs et forestiers, l'élevage constitue au sein de la région une activité essentielle. Il s'agit principalement d'un élevage extensif où prédominent les ovins.

Tableau n°03 : Effectif du cheptel par zone géographique et par catégorie (en milliers de têtes)
Année : 2006
Désignation
Bovins
Ovins
Caprins
Préfecture de Meknès
26,7
113,7
8,4
Province El Hajeb
34,4
204,8
19,2
Province Ifrane
30,1
648,1
54.8
Province Khénifra
38,8
615,8|
160,7
'Province Errachidia
31,1
395,5
308,61
Total région
161,1
1.977,91
551,71
Total nation
2.670,4
16.298,0
5.339,7
Région/Nation
6
12, l
10,31
Source : Annuaire statistique du Maroc 2007

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1.3.3        Forêt :


La région recèle un patrimoine forestier important dont presque 90% appartient aux provinces de Khénifra et d'Ifrane. Sa superficie atteint 656.251 Ha dont 162.000 Ha d'Alpha soit 24,7%. La superficie de cèdre au niveau régional est de l'ordre de 103.145 Ha soit 77,2% de la superficie des cédraies nationales. La superficie du chêne vert représente 23% de celle au niveau national.

Les produits forestiers constituent également l'une des sources essentielles qui permet d'alimenter les activités industrielles et artisanales en matières premières (42.442 m3 destinés à l'industrie).

1.3.4       Artisanat


L'artisanat joue un rôle crucial dans l'économie de la région. Il est l'un des secteurs les mieux adaptés aux structures économiques et sociales de la plupart des localités de la région. Il emploie une main d'œuvre abondante tout en faisant appel à moins de capitaux.

Le nombre d'artisans dans la région est de l'ordre de 46.271 en 2006. Leur répartition géographique et selon les branches d'activité est présentée dans le tableau ci-après.

Tableau n°04 : Répartition des artisans par province et par branche 2006

Secteur
Meknès
El Hajeb
Ifrane
Khénifra
Errachidia
Total
Bois
l.843
73
287
2.446
1.172
5.821
Textile
8.146
339
987
7.090
1.619
18.181
Métaux
l.535
127
218
440
681
3.001
Cuir
l .182
49
72
1.150
615
3.068
Construction
9.416
383
597
3.384
2.123
15.903
Autres
63
3
105
126
297
Total
22.185
971
2.164
14.515
6.336
46.271
Source : annuaire statistique de la région 2007

La Préfecture de Meknès vient en tête en termes de nombre d'artisans et ce grâce à la présence de la Médina qui est l'un des foyers où se localisent les corps de métiers traditionnels artistiques et utilitaires.

1.3.5        Secteur industriel


L'activité industrielle régionale doit son développement à l'existence de matières premières d'origine agricole, forestière et minière, à la présence d'une main d'œuvre qualifiée et à la position privilégiée qu'occupe le pôle régional localisé dans la préfecture de Meknès.

Tableau n°05 : Principales grandeurs industrielles (en 103 Dh) 2006

Province/
préfecture
Investis-sement
Exportation
production
Chiffres
D’affaire
Effectif
Employés
Nbre
d’établissement
Meknès
96.850
601.622
5.208.846
5.580.419
10.359
171
El Hajeb
10.103
29.240
143.685
149.020
401
18
Ifrane
-
-
81.398
81.398
425
18
Khénifra
36
23.611
328.326
331.595
516
20
Errachidia
17.248
20.100
2.215.577
233.112
224
8
Total
12.4237
674.573
7.977.832
3.375.544
11.925
235
Source : Annuaire statistique de la région 2007

L'analyse de la répartition de l'industrie par branche, permet de situer les activités industrielles qui exercent un rôle dynamique au niveau régional.

Tableau n°06 : Les grandeurs industrielles au niveau régional par secteur en 103 Dh -2006.

Désignation
Agro- alimentaire
Textiles et Cuir
Chimie et parachimie
IMME
Total
Nb d'établissements
67
31
84
53
235
Effectifs employés
3.826
1.512
5.192
1.395
11.925
Productions
3.615.568
3.403.482
2.808.963
100.811
7.977.832
Investissements
100.405
78.610
17.723
1.456
124.237
Exportations
394.225
344.341
1.061
3.306
674.573
Chiffre d'affaires
3.786.068
358.413
1.051.285
1.045.396
635.544
Source : Annuaire statistique de la région 2007

Le secteur industriel est caractérisé par le poids important de la branche agroalimentaire qui a réalisé 80,8% du total des investissements industriels de la région en 2006. Elle est suivie par l'industrie chimique et para-chimique avec 14,3%. Les autres secteurs concernant notamment le textile et le cuir, les industries mécaniques et métallurgiques ont réalisé respectivement 3,7% et 1,2% du total des investissements dans la région. Il est à noter que la ville de Meknès est le principal noyau industriel dans tous les secteurs industriels, puisqu'elle concentre 77,9% des investissements régionaux.

1.3.6        Tourisme


Dans le domaine touristique, la région Meknès-Tafïlalet recèle d'énormes potentialités assez variées et pouvant faire de celle-ci un pôle d'attraction touristique. En plus de la qualité de la cité Ismaïlienne comme ville impériale chargée d'histoire et classée patrimoine mondiale de l'humanité par l'UNESCO, la région dispose de multiples atouts dont notamment :
·         Volubilis, cité romaine antique qui se dresse au flanc du massif du Zerhoun à proximité du sanctuaire de Moulay Driss 1er, classée elle aussi patrimoine de l'humanité ;
·         La chaîne du Moyen-Atlas, avec ses cédraies imposantes, ses lacs, ses étendues verdoyantes, ses forêts réputées par leur faune très prisée de la part des chasseurs et ses cimes enneigées.
·         Le Tafilalet avec ses "Ksours", ses oasis et ses palmeraies dont la verdure contraste avec les immenses étendues désertiques ponctuées par des stations telle Merzouga où affluent les touristes en grand nombre.
·         Les Moussem de Moulay Drissa 1er et d'Imilchil.
·         Les fêtes des dates à Erfoud et du pommier a Midelt.
·         Les campagnes de chasse ... etc.      

La capacité d'hébergement

Avec 54 hôtels classés (y compris les résidences touristiques), d'une capacité totale de 5.260 lits, la région comprend 8% du nombre d'hôtels classés et 5% de la capacité d'hébergement de la même catégorie à l'échelle nationale.
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1.5.2       Villes secondaires de la région

Vingt municipalités sont situées dans la région Meknès-Tafilalet. L'agglomération de Meknes regroupe à elle seule 44,76% de la population. Le rayonnement de ces villes secondaires est modeste et circonscrit à un espace restreint.

Les villes secondaires proches de Meknès sont hiérarchisées de la manière suivante :

a.   Ville moyenne dynamique : Azrou
Azrou est la seule ville moyenne à présenter un profil fonctionnel très homogène, sans point faible. Seule son industrie, dominée par la transformation du bois, n'atteint pas la moyenne nationale. Elle sait pleinement tirer profit de son emplacement à la croisée de grands axes routiers (Meknès-Errachidia et Fès-Marrakech). En suppléant la ville d'Ifrane dans les fonctions de chef-lieu de Province, notamment en matière de pôle commercial pour les populations rurales de la Province, elle structure un vaste arrière-pays rural, constitué de localités comme Tigrigra. Ben S'mim, Sidi Makhfi, Aït Moussa, Aït Haddou, Sidi Addi, Ain Leuh et jusqu'à Timahdite.

b.   Ville moyenne d'Etat : El Hajeb
El Hajeb est le chef-lieu de Province, sa place dans le réseau urbain provient essentiellement de son statut administratif et des investissements consentis par l'Etat central pour lui permettre d'assurer ses attributions. De plus, elle est située le long d'axes routiers Nord-Sud susceptibles de générer de petites activités commerciales.

c.   Ville atypique : Ifrane
La ville d'Ifrane constitue une singularité, non seulement à l'échelle de l'aire d'étude, mais aussi au niveau national. En abritant des infrastructures et équipements de très haut rang (aérodrome, complexe sportif, université, formation spécifique et administration provinciale...) la ville d'Ifrane ne dispose par contre d'aucune activité relevant de l'économie privée (services aux entreprises, finances ou flux).
En revanche, le tourisme constitue un domaine d'excellence qui permet à Ifrane de rayonner à l'échelle nationale, principalement auprès des classes aisées des grandes villes. La fonction touristique pourrait encore se développer sensiblement, mais elle ne renforcera pas sa position au sein de l'armature urbaine régionale. Ifrane restera une exception et un atout pour la région, mais n'est pas appelée à devenir un pôle important de l'armature urbaine.

d.   Petites villes : Ain Taouijdate et Sabaa Ayoun
Ces deux petites villes présentent un degré d'urbanité élevé, mais elles restent fortement orientées vers l'économie agricole. De ce fait, de très nombreux petits métiers s'y sont développés répondant aux besoins du monde agricole. Ces villes s'intègrent parfaitement dans leur arrière pays, mais leur rayonnement garde un caractère très local. Leurs activités permettent d'encadrer le monde rural avoisinant et de rayonner auprès des douars environnants. Par contre, en raison de la proximité de villes beaucoup plus grandes, elles sont dépourvues d'équipements publics de haut niveau. Dans chacune d'entre elles, le principal secteur pourvoyeur d'emplois reste l'agriculture (42 % à Sbaa Ayoun, 22 % à Ain Taoujdate). Cette forte proportion en fait des « villes agricoles » (surtout Sbaa Ayoun).

e.   Petites villes avec une vocation touristique ou culturelle marquée
Certaines petites agglomérations de l'aire d'étude se démarquent au sein de l'armature urbaine par le rayonnement d'une seule de leurs fonctions. Il s'agit des municipalités d'Immouzzer Kandar pour sa vocation touristique. Moulay Yacoub pour son activité thermale et Moulay Driss Zerhoun pour son cachet culturelle et spirituelle. Ces trois villes possèdent un rayonnement qui dépasse leur contexte local, puisque les clients/pèlerins se déplacent de loin pour s'y rendre.
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Cette fonction spécifique les démarque des localités présentant une structure économique traditionnelle et explique leur dynamisme. En effet, cette vocation particulière génère en amont et en aval de nombreux petits métiers (restauration, hébergement, etc.) susceptibles d'entretenir une certaine prospérité locale.
Il est fort probable, que le rayonnement de ces trois agglomérations ne s'intensifiera que très modérément à court et moyen termes.

f.   Petits centres au rayonnement strictement local

Différents petits centres de l'armature régionale ne jouent qu'un rôle secondaire d'encadrement de leur environnement rural direct.

Conclusion
L'étude régionale montre, sur le plan économique, la concentration des richesses régionales dans la Wilaya de Meknès que ce soit au niveau agricole, industriel, touristique, commercial et financier...et ce, au détriment du reste du territoire régional.

La Préfecture de Meknès qui constitue, avec la Province d'El Hajeb ce que le SRAT appelle les plaines de Saiss et de Meknès et leurs bordures. Ce sous-espace régional s'étend sur une superficie de 3.995 Km2 (5% du total régional) et regroupe 43% de la population régionale en majorité urbanisée avec une densité atteignant 233 hab/km2.

Il s'agit donc du segment, le polarisé économiquement, puisqu'il assure une domination sur l'ensemble de la région en produisant 47% des céréales, 83% des légumineuses, 84% des produits maraîchers, 97% des oléagineuses et 51% de la production fruitière.

De même sur le plan industriel, ce sous espace assure une supériorité sur le reste de la région avec une prédominance des unités agroindustrielles en occupant 32% des effectifs de la région, générant 60% de la production industrielle, assurant 78% des exportations et réalisant 82% du chiffre d'affaire industriel.

Le secteur des services reste faible, le nombre d'emploi par habitant demeure comparable à la moyenne nationale (un emploi pour 22 habitants) alors que dans les villes comparables, il est beaucoup plus élevé : Casablanca un emploi pour 10 hab. Agadir un pour 10,5. Rabat un pour 15. Fès un pour 18, Oujda un pour 17 et Tanger un pour 17.

Cette zone est dotée d'un réseau qui assure une excellente liaison avec les autres régions du pays, mais un faible réseau au niveau interne.

Globalement, on peut dire que c'est la zone la plus riche avec un PIP par habitant supérieur à la moyenne nationale. Ces indicateurs laissent entendre que l'aire de l'étude jouit des conditions favorables à son développement.

A.1.6 Aire de l’étude

Située sur le massif de Zerhoun, l'aire d'étude constitue par elle-même une individualité propre au sein de la région qui s'explique par son relief, son climat et aussi par sa position stratégique.

Au niveau du relief, la zone d'étude est caractérisée par la présence d'une série de massifs disposés en guirlande concentriques au sud du Rif. Couronné au sommet par des calcaires très durs au-dessous desquels existent des calcaires marneux, le massif de Zerhoun présente une succession de roches dures et tendres et les marnes en ont singulièrement facilité la dissection. Entouré de tous côtés par des régions beaucoup plus basses, le massif de Zerhoun s'en lève au-dessus de vallées et de plateaux immenses. Vigoureusement attaqué par l'érosion qui a rejeté à la périphérie les sommets les plus élevés, le Zerhoun est caractérisé à l'intérieur par un système de larges vallées sèches aux versants marneux couronnés de grès et de calcaires.
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Sur le pian climatique, l'aire d'étude se trouve dans la zone climatique au climat semi-continental de type méditerranéen. L'importance du relief accroît les précipitations. La superposition des calcaires sur les marnes imperméables crée un important niveau d'eau que signalent tout autour du massif les sources et les villages dont la population semble être attirée par l'abondance de l'eau comme en témoignent les sources nombreuses. Cette richesse en eau s'explique elle-même par un régime de précipitations sans doute original. Le massif est assez élevé environ 700 m en moyenne, plusieurs sommets dépassent 1.000 m. A Meknès, 27 km de Moulay Driss il tombe environ 700 mm par an. A Volubilis au pied du massif il pleut moins encore mais il pleut sur la montagne au moins 600 mm.

L'aire d'étude jouit également d'une position stratégique évidente. Les ruines de Volubilis témoignent de la valeur et de l'intérêt stratégique que les romains attachent à la position géographique du site. En effet, le massif n'a ni l'ampleur ni la hauteur suffisante pour être un obstacle infranchissable. Il se dresse en travers de la grande voie de communication de l'Algérie vers l'Atlantique, qui bifurque pour gagner directement l'Océan ou se diriger vers le détroit de Gibraltar. Ainsi, la prospérité de la ville profitait, jadis, des facilités commerciales ; les nombreux fortins qui, sur les hauteurs voisines couvraient Volubilis, assuraient la sécurité des routes principales.

En dominant la plaine qui s'impose à la vue. la position de Volubilis atteste la confiance assez solidement appuyée sur la force pour ne pas restreindre son horizon dans un besoin de sécurité immédiate. Elle affirme le rôle de la cité romaine, pour l'exploitation des richesses économiques et le rayonnement d'une civilisation.

La petite ville de Moulay Idris, au contraire, perchée sur sa double colline, est cachée derrière le bois d'oliviers et les pans de roches. Cette position tactique très forte dit l'insécurité générale, la vie urbaine repliée sur elle-même, à ce moment où Driss Al Akbar entamait l'unification de l'islam au Maghreb. Il semble que le fait que plusieurs villages soient entourés de remparts explique que le souci de l'organisation défensive a contribué au choix des emplacements.

Autour de la ville, capitale de Zerhoun, des groupements humains se sont agglomérés, à la périphérie, à la recherche de la paix. Des villages se sont constitués sur des saillies rocheuses en se groupant pieusement autour de la ville sainte.

A.1.7 Système productif de l'aire d'étude

Le système productif de l'aire de l'étude est caractérisé par la prédominance de l'activité agricole, la quasi-absence de l'industrie et du commerce et la faiblesse de l'artisanat et du tourisme.

Une agriculture à dominante traditionnelle
L'agriculture constitue l'activité principale de la population dans les communes de Moulay Idris et Volubilis. Elle emploie 60% de la population dans la commune de Moulay Idris. 58% des agriculteurs disposent de petites parcelles ne dépassant pas 5 Ha tandis que 0,6% des propriétaires détiennent des parcelles d'environ 100 Ha en moyenne. Les grandes propriétés sont situées sur les plateaux de bouriah alors que les petites se trouvent sur les zones montagneuses entourant la ville de Moulay Driss.

Les cultures sont caractérisées par la prédominance de l'arboriculture (olivier) et les céréales. Ces derniers occupent les 2/3 de la superficie agricole à Volubilis pourtant le massif ne passe pas pour une terre de céréales. C'est avant tout un pays d'arbustes et d'arbres en particulier l'olivier. L'olivier : le nom de Zerhoun est lié à l'olivier dont le massif est célèbre au Maroc entier. L'oliveraie s'étend actuellement sur plus 9.500 Ha dont 50% de pieds sont âgés de plus de 50 ans.
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L'olivier fut, dit-on, introduit par les Romains installés à Volubilis où l'on a trouvé deux moulins à huile. Aussi, à l'époque du protectorat, on comptait environ 300.000 oliviers dans la région de Meknès dont près de 250.000 se trouvent dans le massif de Moulay Driss couvrant près d'un tiers de la superficie.

L'oléiculture productive de Zerhoun couvre, aujourd'hui, une superficie 8.500 ha conduite principalement en bour. L'offre annuelle en olives est de l'ordre 26.000 tonnes (3 tonnes/ha). La trituration se fait auprès de 50 unités traditionnelles (mâasra) et 40 unités modernes et semi-modernes. La quasi-totalité des olives produites (97%) est destinée à la trituration, le reste de la production est orienté à la préparation traditionnelle des olives de table destinées à l'auto-consommation.

La production est dans sa majorité commercialisée à l'extérieur de la ville, son importance exerce une attractivité sur la main d'œuvre en provenance des zones rurales environnantes. A caractère saisonnier cette main-d'œuvre travaille pendant la période de la récolte et dans les huileries. Des associations ont été créées en vue d'encadrer les agriculteurs et les aider à améliorer la productivité et la production en modernisant cette activité.

Il faut noter aussi l'existence du câprier, c'est une plante spontanée qui existe dans la zone de Zerhoun depuis plus de 3 générations. La culture est localisée dans les communes Charquaoua (80% des plants) et de Nzalat Bni Amar (province de Meknès). La superficie exploitable est de l'ordre de 4.000 ha avec une offre annuelle de l'ordre de 4.000 tonnes.

Les caprons sont très exigeants en main d'œuvre surtout spécialisée. La production est rapidement vendue notamment à l'industrie de conservation compte tenu de son caractère fragile et périssable nécessitant la conservation en moins de 24 heures après sa récolte. Le prix de vente des caprons est en fonction de leurs calibres (diamètre en mm). Les caprons de petit calibre (diamètre inférieur à 7 mm) sont de bonne valeur marchande.

Globalement, on peut dire que l'agriculture est à dominante traditionnelle employant des moyens rudimentaires n'ayant pas un impact positif sur la productivité et n'arrivant pas par conséquent a satisfaire les besoins de la population.

Un secteur industriel absent :
L'activité industrielle est quasi-existante dans la zone d'étude à l'exception des huileries qui sont au nombre de 7 n'ayant même pas le niveau de véritables ateliers, et ce en relation avec le nombre d'employés, leur caractère saisonnier et leur mode traditionnel.

Un artisanat modeste :
Le nombre d'artisans est de cinq travaillant exerçant notamment dans le secteur du tissage des djellabas traditionnelles. Cette vieille activité est actuellement en voie de disparition compte tenu de la diminution du nombre d'artisans qui était de 5% au cours des années 80 contre 20% durant les années 70. Cette diminution se poursuit actuellement en relation avec 1"augmentation de la population.

Cependant, certaines unités sont créées dans le complexe commercial (quissariya). Elles concernent notamment la couture traditionnelle : kaftan, djellabas ... . Plusieurs locaux d'artisans sont dispersés sur le territoire de la ville (au nombre de 25). Aussi, pour préserver cette activité, les responsables locaux sont actuellement en train d'organiser le secteur en créant des coopératives de métiers en octroyant des microcrédits.
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L'artisanat dans la zone d'étude est artistique, il prend appui sur l'existence de cités historiques et d'anciens centres commerciaux qui en constituent le vivier naturel, telle que la ville de Moulay Driss Zerhoun.
Au niveau des deux centres de Fartassa et  Bou Assal. L’artisanat est présenté par :

·      Broderie et couscous réalisés par les femmes.
·      l'association essaie d'encadrer et d'organiser les jeunes filles et les femmes pour améliorer la qualité et commercialiser leurs produits.
·      Vannerie pratiquée par les hommes agriculteurs.
·      Poterie traditionnelle, pratiquée par les femmes faites de marne rouge et blanche.
·      Filage et tissage de la laine (Ces dernières sont en voie de disparition).

Une activité commerciale faible :
Celle-ci se limite à quelques unités situées au sein de la ville concernant :
-      Les cafés qui sont au nombre de 30 ;
-      Les locaux commerciaux 112 ;
-      Les pharmacies 04

Des potentialités touristiques insuffisamment exploitées :
La région de Meknès-Tafilalet dispose de potentialités touristiques considérables appelées à jouer un rôle important dans le développement de l'ensemble régional. Des paysages naturels et un patrimoine historique et culturel parmi les mieux conservés du pays. Au sein de cet ensemble, la zone de Zerhoun occupe une place de choix dans ce domaine avec la présence de volubilis, de la ville sainte de Moulay Driss et d'autres monuments historiques : la mosquée Azhar à Kleaa. Bab zahr. Bab kasba belghitia. Site hama, Fontaine bibane et Passage sribou.


Le site de Volubilis.
Fondée au IIIieme siècle av. J.C., Volubilis fut la capitale de la Maurétanie et un avant-poste important de l'Empire romain pendant lequel la ville a connu une grande prospérité dont témoignent son extension urbaine et la construction de nouveaux monuments publics et privés, remarquables par leur beauté dont il subsiste d'importants vestiges archéologiques. Notons aussi que la ville fut, pendant une brève période, la capitale d'Idriss 1er, fondateur de la dynastie des Idrissides. Cet héritage a conduit à son classement en tant que patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO.
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Au niveau de la fréquentation des sites, Volubilis est classé troisième en termes d'affluence. Pourtant la mise en valeur de ce site est assez problématique :
·      Absence de désherbage régulier notamment par manque de moyens humains et matériels : un conservateur et 8 ouvriers au total.
·      La signalétique au sein des deux sites est inexistante (les panneaux en plastique à Chellah et d'autres en métal à Volubilis ont disparu) ;
·      Absence de communication et de promotion (pas de publication et de livres de vulgarisation, de brochures, de cartes postales : les produits dérivés sont inexistants).

Les statistiques recueillies auprès de la conservation du site archéologique de Volubilis semblent indiquer une progression jusqu'en 1992 ou le nombre de touristes a atteint 145.341 enregistrant une croissance considérable au cours des années 90. En 1991, le volume des visiteurs a chuté pour se fixer a 56.904. Une chute de deux tiers par rapport à 1990 qui témoigne des effets négatifs de la crise du Golfe. Par la suite, la courbe a suivi une évolution en dents de scie. Ce n'est qu'à partir du 1996 que la courbe a repris une ascension régulière.

Quant à la structure du flux touristique, elle demeure marquée par la prépondérance des visiteurs d'Europe occidentale qui représentent plus de 75 % du nombre total de touristes. Il s'agit des italiens, français, allemands, espagnols, belges et anglais.

Cependant, ces dernières années, Volubilis a commencé à recevoir un nombre relativement important de japonais, chinois et américains. S'agissant des visiteurs nationaux, ils ne dépassent guère 15 % de l'ensemble des visiteurs.

Notons, toutefois, que l'entrée est gratuite pour les nationaux chaque vendredi et lors des fêtes religieuses et nationales. Les implications de ces flux de visiteurs ont des retombées positives sur l'économie locale et régionale, mais aussi négatives sur l'équilibre spatial et le milieu culturel et naturel.

Les retombées socio-économiques
Volubilis constitue une source de développement socio-économique significative pour la région. En effet, c'est un site où les visites sont payantes. Il représente des droits de près de 200.000 visiteurs par an partagés équitablement entre le Fond national d'action culturelle (F.N.A.C) dépendant du Ministère de la Culture et la Commune rurale de Walili. A Volubilis, le montant des recettes touristiques est appréciable. Bien qu'ayant baissé en 1991 (crise du Golfe) avec 549.789 MAD, le montant des recettes a grimpé de 1.043.025 MAD en 1995 à 1.720.590 en 1999.

L'impact économique du site s'explique par la création de quelques activités dont on peut citer :
·    Un café restaurant, une boutique d'artisanat local et de vente de cartes postales, et un bureau de poste.
·    Un hôtel moderne, le Volubilis Inn. créé en 1994 à 400 m du site. Cet hôtel permet d'avoir une vue panoramique sur le paysage culturel et naturel qu'offre le site.
·    Réseau de guides, accompagnateurs...

Les moussems et festivals organisés dans la région
Les moussems et festivals font partie du patrimoine immatériel incarnant les traditions populaires. Ils jouent un rôle non négligeable dans la réhabilitation et l'animation des lieux patrimoniaux. Au niveau de l'aire d'étude, il se déroule l'un des plus importants moussems de la région Meknès-Tafilalet voire du pays : le moussem de Moulay Idris et le festival international de Volubilis.
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Le moussem de Moulay Driss :
Evénement festif destiné à la célébration du saint le fondateur de la première dynastie du Maroc, le Moussem de Moulay Idris est l'une des manifestations populaires importantes dans la Région Fès-Meknès. Il se déroule chaque année, à partir du dernier jeudi d'août rassemblant plusieurs milliers de pèlerins, où alternent festivités et prières.

Ce grand rassemblement est une fête corporative qui se déroule depuis le XVème siècle attirant les pèlerins qui affluent de tout le Maroc pour se recueillir sur le tombeau de Moulay Driss et le célébrer durant une semaine.

Festival international de volubilis
Le festival international de volubilis est une manifestation musicale annuelle dont les programmes sont riches en spectacles de chants et danses, assurés par des troupes et artistes de différentes nationalités. Les activités du festival de déroulaient initialement entièrement sur le site archéologique de volubilis. En 2011, en raison de l’opposition de l’UNESCO à cette pratique, afin d’éviter la dégradation du site, l’essentiel des activités de la 12éme éddition du festival ont eu lieu à Meknès ; seule sont inauguration s’est tenue à volubilis.

Orgranisé par le Ministère de la Culture dans le cadre de l’animation du site et de la région, le festival de volubilis, a des retombées culturelles et économiques tant sur le plan local et régional que sur le plan national.

En plus du mausolée de Moulay Idris et la ville de volubilis, d’autres monuments historiques et culturels sont présents dans l’aire d’étude, à savoir entre autre : la mosquée Azhar à kleaa, Bab Zahr, Bab Kasba belghitia, Site Hama, fontaine bibane et passage sribou.

Cette richesse en monuments historiques démontre de la particularité de cet espace. Situé dans le territoire de la Wilaya de Meknés (dont la ville historique est inscrite sur la liste du patrimoine de l'humanité et à trois kilométres du site antique de volubilis, lui même classé patrimoine mondial. Moulay Idris Zerhoun est classé comme étant l’extension de la cité volubilitaine, pour faire de l’ensemble un site mixte ou un paysage culturel.

En effet, en vertu du Dahir du 19 novembre 1920 (07 Rabia I, 1339), et approuvé par le Centre du patrimoine Mondial en 2008, le site de Volublis bénéfice d’une protection non seulement autour de son enceinte antique mais sur un territoire beaucoup plus large par la création d’une zone tampon qui s’étend sur 150 km². Elle englobe en son sein la ville de Moulay Idris Zerhoun en totalité.

Cependant, en dépit de toutes ces potentialités, les indicateurs de développement touristique montre la modestie voire la faiblesse de la participation de ce secteur dans le système productif ne dépassant pas 10% en moyenne à Moulay Idris Zerhoun.

L’inscription sur la liste de patrimoine mondial ne suffit pas pour générer un développement immédiat. Elle est même considérée comme handicap. Le cadre ainsi défini reste soumis aux dispositions de ce dahir qui stipule que :
«Aucune construction ou modification de quelque nature que ce soit, ne pourra être apportée à l’aspect des lieux compris dans cette zone sans l’autorisation et autrement que sous la surveillance du Service des antiquités, Beaux Arts et Monuments Historiques.»
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Conclusion :
Faisant partie d’un riche territoire, l’aire d’étude fait figure d’un espace marginalisé, délaissé. Faut-il imputer ce mal développement au conditions physiques (zone montagneuse) ? La réponse est non puisque ce massif produisait autrefois tout ce dont la population avait besoin. A coté des production agricoles, la montagne fournissait également le bois et le charbon, la pierre et la chaux. Les productions dégageaient même des surplus exportables.

Ces exportations étaient importantes. Les céréales exportables sont évaluées par les compagnies européennes à quelques 35.000 qx durant le protectorat. De même les exportations des fruits ne sont pas négligeables. Les massif exportait aussi du charbon, des peaux, de la  chaux et même de la pierre. Ces exportations prenaient la route à Meknès à l'exception des peaux qui allaient vers Fés et des denrées qui allaient en direction de Sidi Kacem (Petit-jean).

Le pays était riche, la montagne produisait plus que le nécessaire. A coté des bois de l’olivier, des vergers en terrasses couvraient la montagne. Ce qui témoigne du génie d'une population bien enracinée depuis des siècles sur cet espace ayant pu maîtriser l'espace par un effort considérable pour le travail de la terre comme en témoigne Jean Drech : « c'est autour de Moulay Driss que sont les plus beaux vergers. Les hauteurs environnantes abritent les jardins contre les vents du Sud et de l'Est froids en hiver brûlants souvent dès le début de l'été. Mais elles s'ouvrent aux vents d'Ouest humides et doux. Un premier groupe de vergers se trouve au pied du Zerhoun. A la base des grès dont il est constitué, l'eau suinte et puis on construit des seguias à flanc de montagne. Une profonde seguia en pierre, alimentée par une dérivation de oued Debiane, longe le haut des jardins clos de roseaux étages au-dessus de quelques murs de pierres sèches. Un autre groupe de vergers en terrasses au pied de Moulay Driss même est alimenté par un aqueduc construit au 18ieme siècle pour amener à la ville l'eau d'une source de la montagne .... Dans ces jardins on trouve des poiriers, des pommiers, des pruniers dont on fait sécher les fruits au soleil, des abricotiers, des figuiers des cognassiers, des amandiers, des buissons de grenadiers et surtout arbres précieux entre tous des citronniers et des orangers dont les fruits sont célèbres pour leur grosseur »

Enfin, Jean Drech conclut en disant que « le massif de Zerhoun apparaît comme un paradis terrestre. L'heureux pays, où le sol fournit de quoi se nourrir, se vêtir, se loger et se chauffer et où l'abondance est telle que des trésors devraient s'accumuler sous chaque terrasse et sous chaque toit de chaume ! »

Si ce ne sont pas les conditions géographiques, peut-on attribuer ce mal développement aux aspects juridiques limitant et interdisant toute extension urbaine en dépit d'une croissance démographique et de la présence de potentialités naturelles pour le sacro-saint patrimoine de l'humanité ?

Car comme le soulignent les termes de référence « Cet environnement culturel et naturel qui constituait jusque là leur principal atout est perçu aujourd'hui comme une véritable contrainte qui handicape fortement leur épanouissement mutuel. Ceci est dû en grande partie aux servitudes imposées pour la protection du site de Volubilis ».

Là aussi des expériences empiriques montrent la non contradiction entre développement et préservation du patrimoine culturel à condition que celle-ci s'inscrive dans le cadre d'une approche globale du développement local. Car la question de la préservation du patrimoine est avant tout une affaire locale, l'acharnement pour classer les monuments historiques entant que patrimoine mondial de l'humanité n'apporte rien si les populations concernées ne sont pas conscientes de la valeur de leur site et de la nécessité de le mettre à niveau en vue de le mobiliser au service du développement.
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La question qui demeure posée est celle de savoir comment faire du patrimoine historique et culturel un levier du développement pour la ville ? Comment rendre l'inscription sur la liste du patrimoine mondial une source de développement et de création d'emplois et non un facteur de vulnérabilité et de blocage. C'est ce que nous allons voir dans le chapitre relatif aux orientations et perspectives de développement.
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CHAPITRE B : ASPECT HISTORIQUE ET ARCHEOLOGIQUE

B.1.              La région de Zerhoun, cadre général et potentialités :
La région de Zerhoun se caractérise par une topographie diversifiée, où les collines tiennent une place dominante   : des sommets couverts de chêne vert et pins et des piémonts couverts d'oliveraies, et en fin une plaine vaste dans la partie ouest de la région.

Elle est parmi les régions marocaines les plus riches en patrimoine culturel ; de ce patrimoine très varié nous citons :
·      le site de Volubilis, déjà inscrit sur la liste du patrimoine de l'humanité de l'UNESCO.
·      la ville sainte de Moulay Driss réputée pour son moussem religieux.
·      la forteresse de Casbah Nesrani unique dans son genre.

L'emplacement de la région entre les deux pôles touristiques de Fès et Meknès, deux des étapes les plus intéressantes du circuit des villes impériales, la prédispose à se greffer aux circuits touristiques existant des villes impériales.

Les caractéristiques naturelles et les potentialités culturelles dont bénéficie la région en général sont favorables pour la création d'un parc culturel de Zerhoun.

1.1. Naturelles
Le cadre naturel de cette région constitue une richesse très importante qui se compose d'abord du massif montagneux qui porte le même nom de la région dont les sommets atteignent une altitude maximale de 1.025 m. Ce massif entoure presque de tous les côtés la ville de Moulay Driss, de ces sommets on peut avoir des vues surprenantes sur le site de Volubilis au Nord ouest, vers le Sud sur la ville de Mèknes et en fin du coté Est sur la ville de Fès.

Les versants de cette chaîne montagneuse sont bien arrosés par les pluies, ce qui les favorisent à porter des forêts de chênes vert qui se maintiennent jusqu'à une altitude de 600 m, et des forêts aussi de pins en dessous de cette altitude, alors que les piémonts sont recouverts d'oliveraie.

Les vallées des oueds sont souvent verdoyantes grâce à la présence d'une multitude de vergers qui exploitent les eaux et les terrasses des différentes rivières de la région. Ces vergers sont des zones de production de légume et fruits qui alimentent toute la région. De ces vallées nous mentionnons l'exemple d'Oued Khoumane le plus proche de Volubilis qui est l'un des exemples qui illustre parfaitement ce type d'exploitation.
Le cadre naturel de cette région est encore vierge. Il n'a souffert ni d'une extension urbaine de la ville de Moulay Driss, ni de constitution de nouvelles agglomérations qui pourraient nuire aux étendus et l'ouverture de ces paysages.

1.2.Patrimoniales
Cette région n'est pas simplement attrayante que par les conditions naturelles qui ont façonnés des beaux paysages mais aussi par une richesse patrimoniale presque exceptionnelle. La variété du patrimoine de cette région démontre qu'elle fut depuis les temps les plus reculés une terre d'accueil et de brassage de plusieurs peuples et civilisations. Ce patrimoine couvre des périodes allant de la préhistoire jusqu'à l'époque islamique.
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Chronologiquement, nous trouvons d'abord des sites préhistoriques qui se caractérisent par le choix des lieux de l'occupation tel le cas de Volubilis même. Les prospections ont permis de trouver aussi d'autres sites aux alentours de la ville ancienne et qui ne sont pas très nombreux.

La carte archéologique de cette période n'est pas encore achevée.

Les périodes historiques sont attestées d'abord par une occupation mauritanienne, période souvent datée entre le IIIe siècle avant J.C jusqu'aux alentours des années 40 après J.C. A cette période appartient le site de Volubilis ; ville qui était déjà le chef lieu de cette région ou a été recensé 70 sites de la même période. Ces sites sont souvent des fermes qui témoignent de la sédentarisation et de l'exploitation agricole des terrains aux alentours du site.

La période romaine reste la mieux représentée. Durant cette période, le site de Volubilis a connu une extension urbaine très intéressante. Elle fut dotée de monuments publics et privés à l'instar de ceux qui étaient à Rome. Elle a eu son enceinte urbaine vers le second siècle après J.C (168-169 après J.C). La campagne de Volubilis a connu une occupation plus dense que celle de l'époque mauritanienne, le nombre de site a été multiplié par plus de 4 fois. En effet, les prospections archéologiques entreprises dans la région ont permis de recenser plus de 354 sites mineurs. Cependant, à coté de Volubilis, il existe deux autres sites majeurs qui jouaient un rôle important dans la protection de Volubilis et de son territoire :
·      le camp militaire de Tocolosida à cinq kilomètre au Sud
·      le camp de Ain Schekour à 3 Km environs au Nord.

A l'Est de Moulay Driss et dans la vallée d'Oued Khoumane se trouve une source chaude aménagée par les Romains sous forme d'un bassin circulaire. Ils l'ont utilisé comme lieu de plaisance et de soins pour leurs peaux.

L'époque islamique est bien représentée par le site de Volubilis encore une fois. En effet, il renferme des traces diverses de la première occupation islamique de la région. Il fut le site par excellence qui a accueilli Moulay Driss premier, le fondateur de la première dynastie arabo- musulmane au Maroc. Cette période est attestée aussi par son marabout qui se trouve dans la ville qui porte son nom ; marabout ou tombe qui constitue toujours un lieu saint et lieu de pèlerinage fréquenté par des milliers de personnes chaque année. La ville de Moulay Driss comporte aussi des monuments historiques qui méritent d'être signalés :
·    Les fontaines.
·    Les demeures luxueuses du XVIIIé.
·    La mosquée au minaret circulaire unique dans son genre.
·    L’aqueduc du sultan Moulay Abdel Aziz localisé à l'est de la ville qui permettait d'alimenter la ville en eau potable : eau qui provenait de très loin. Ce monument a souvent été pris pour une œuvre romaine qui rappelait le Pont du Gard.

A ces monuments de la phase islamique, il est légitime d'ajouter un monument souvent mis à l'écart, la forteresse appelée Kasbah Nesrani. Elle a été considérée au départ en tant que fortification romaine suite à la découverte d'un dépôt monétaire, composé de 37 pièces allant de Gallien à Constantin. En réalité, cette forteresse est islamique datée de l'époque des Almoravides et des Almohades.
Toutes les phases de l'histoire du Maroc sont représentées et souvent par des monuments ou des ensembles de monuments encore intacts et dans des conditions de conservation et de protection non négligeables.
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1.3. Ethnographiques
La région de Zerhoun possède un potentiel culturel traditionnel et religieux très important. Cette richesse réside surtout dans les moussems religieux, folkloriques et festivals qui sont organisés d'une manière saisonnière. Le développement d'une telle activité peut engendrer des flux touristiques importants. L'organisation de ces activités doit ce faire en fonction d'un calendrier précis qui assurera une fréquentation à cette région d'une manière continue le long de l’année.

1.3.1   Folklore    
                                        
Les activités folkloriques organisées dans la région consistent à des pratiques religieuses (rituelles) ancestrales liées à l'organisation des moussems de pèlerinages de Moulay Driss, descendant du prophète et fondateur de la première dynastie arabo-musulmane au Maroc. De cette activité folklorique plutôt rituelle nous citons les Hmadcha qui touchent plusieurs tribus de la région : parmi lesquelles Beni Amar, Fertassa et Talghza. Cette manifestation se caractérise par un aspect religieux (soufisme) accompagné d'une musique particulière qui conduit à la transe. Cette activité religieuse se déroule souvent au moment du moussem de Moulay Driss ou celui de Sidi Ali ben Hamdouch ; marabout qui a donné son nom à cette pratique et cette musique.

Ces moussems sont souvent accompagnés de Fantasia, sorte d'exposition ou de cortège des beaux chevaux de la région ou des autres participants venant de très loin. Elle est aussi une sorte de parade ou course de cavalier, durant laquelle chacun des participants tente d'attirer l'attention des spectateurs par l'harmonie de ses gestes et aussi par la beauté et l'ornementation de son cheval.

1.3.2. Le moussem de Moulay Driss
Cette manifestation religieuse et culturelle est organisée chaque année à Moulay Driss en l'honneur du fondateur de la première dynastie arabo-musulmane au Maroc. La manière dont le moussem est organisé aujourd'hui diffère totalement de celle de jadis. Dans le temps, il y avait un seul moussem auquel participent des gens venant de toute origine : Meknès, Fès et ceux évidemment de Moulay Driss et de sa région. Les festivités se poursuivent pendant une semaine. Cependant, la manifestation aujourd'hui, se compose de deux activités : la première est réservée aux Alamiines (les chorfas) souvent appelée le grand moussem ; l'autre, le petit moussem est celui des autres tribus. Cette activité s'étale sur un mois entier, en organisant une manifestation chaque semaine. Mais la primeur revient au grand moussem qui est devenu le pôle d'attraction de tous les pèlerins venant presque de toutes les régions du Maroc auxquels s'ajoutent quelques touristes de passage.

Lors de cette manifestation, on organise une Fantasia dans la place Khaebar, puis un cortège de musique religieuse circule à travers les rues de la ville avec la participation des Hmadcha et des Aissaoua. Ces festivités se déroulent durant un mois, plus précisément du dernier jeudi du mois d'août jusqu'au deuxième jeudi du mois d'octobre. Chaque semaine est réservée à la participation d'une région ou d'une série de tribus marocaines.

1.3.3. Le moussem de Sidi Ali ben Hamdouch :
Sur le versant sud du massif de Zerhoun et à 15 Km de la ville de Moulay Driss se trouve une petite localité portant le nom de Sidi Ali. Cette dernière abrite le marabout d'un saint (Sidi Ali ben Hamdouch). A sa mémoire, on organise chaque année un moussem presque comme celui de Moulay Driss.

Les festivités de Sidi Ali sont souvent organisées avec la participation des villages voisins qui sont Medchar beni Ouarad (où il y a le marabout de Sidi Ahmed Dghoughi), Medchar Beni Rached (marabout de sidi Ali) et en fin Moulay Driss.
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Au cours de ce moussem plusieurs manifestations religieuses et folkloriques sont organisées à l'instar de celles de Moulay Driss : cortège de troupes des Hmadcha et des Dghoughiines avec des scènes de flagellation et de casse de jarre ce qui rend le rituel sanglant. L'origine de ce rituel a fait couler pas mal d'encre. Cependant, les avis diffèrent, les uns lui attribuent une origine africaine, les autres attribuent une origine orientale vu la ressemblance du rituel de Hmadcha

Durant cette manifestation d'autres troupes religieuses et folkloriques participent aux manifestations comme les Aissaoua. Ghedara et les Ghnaoua. Ces festivités sont accompagnées souvent de visites à des lieux sacrés telle la source appelée Lalla Aïcha à laquelle on apporte des sacrifices animaliers (poulet, chèvres) ou tout simplement des bougies.
Il nous semble que ces moussems malgré leurs caractères religieux, constituent une richesse anthropologique et ethnographique qui mérite d'être prise en considération dans l'élaboration de projet de circuits touristiques ou de «découverte» aux alentours du site de Volubilis et celui de Moulay Driss.

1.4. Culturelles
Les potentialités culturelles résident d'abord dans ce qui a été dit auparavant concernant les moussems religieux organisés chaque année à la mémoire de Moulay Driss et celle de Sidi Ali Ben Hamdouch. Ces deux sites sont souvent visités durant toute l'année par les nationaux au point où nous pouvons parler d'un tourisme religieux qui draine un nombre assez considérable de visiteurs sur les deux sites.

Ces dernières années le paysage culturel de la région a vu la naissance d'une activité culturelle aussi importante que la précédente : le festival de Volubilis. Cette activité fut lancée par le Ministère de la Culture dans le cadre de l'animation du site et de la région. C'est un festival ouvert essentiellement sur la musique méditerranéenne. Il a connu jusqu'à maintenant sa quatrième édition. Les trois premières ont été organisées devant la façade Est de l'Arc de Caracalla. Le choix de cet emplacement était bénéfique pour les organisateurs qui ont eu un arrière-plan de la scène exceptionnel, mais les préparatifs ont eu un impact négatif sur le site.

Par conséquent, le Ministère de la Culture conscient de l'importance patrimoniale et historique du site a étudié la possibilité de planter la scène et les estrades pour les spectateurs dans un endroit loin des vestiges archéologiques tout en restant à l'intérieur du site. Le nouvel emplacement se trouve au nord de l'entrée principale, sur la pente Est de la vallée de oued Fertassa. L'arrière plan de la scène offre un panorama complet du site avec l'ensemble des monuments du sommet de l'éperon : le capitole et la basilique. L'éclairage de ces monuments et du site en général constitue l'un des points forts de cette manifestation internationale.

Ce festival a des retombés culturels et économiques sur le plan local, régional et national.

B.2.  Les sites importants des environs de Moulay Driss et de volubilis

2.1. Tocolosida
Vers le sud et à 5 Km à vol d'oiseau, un autre site romain de la même nature que Volubilis constitue un autre maillon du réseau de surveillance militaire de toute la région de Volubilis. Ce site occupe le sommet d'une grande colline entourée d'une oliveraie. On peut s'y rendre facilement soit en empruntant une piste au sud du site de Volubilis, piste qui porte un nom médiéval très significatif «Triq es-Sultan» qui longe lors de son passage le site de Tocolosida.
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Ce chemin était très fréquenté jusqu'au XIXème siècle et fut emprunté par des célébrités du monde politique et artistique parmi lesquels nous citons H. Delacroix. Aux alentours de Tocolosida se trouve une agglomération dont la présence est liée au camp militaire.

2.2. Hamma de Moulay Driss
La Hamma est une des sources qui était très appréciée par les romains pour les bienfaits de ses eaux chaudes. Il faut rappeler que cette source était peu d'année auparavant l'un des endroits les plus fréquenté par les habitants de Moulay Driss. Une fois mise en valeur et reçu les aménagements adéquats, cette source peut devenir un lieu de plaisance et de divertissement des locaux, des nationaux et même des étrangers.

2.3. Casbah Nesrani
Casbah Nesrani, on y accède de Moulay Driss en prenant la route qui mène vers Nzalet Bni Amar que nous laissons à gauche après 4 Km. On continue la route vers l'est, une zone de collines et montagnes. Après une dizaine de Km et après une petite forêt de pins on tourne à gauche. Apres deux kilomètres sur notre gauche au sommet du Jbel Nesrani gîte la Kasbah du même nom à une altitude de 1.030 m.

C'est une forteresse médiévale qui date du XIIe siècle (époque almoravide). Le site offre en plus de ses origines historiques et qui s'insert dans un paysage de fortification qui a été initié par les Almoravides surveillant la plaine de Saïss avec la ville de Fès à l'est et la ville de Meknès et sa région au sud.

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Le site archéologique de Volubilis

Situation géographique : Le site occupe un plateau triangulaire à 400m d'altitude sur une superficie de 40 hectares. Il est traversé à l'est par l'oued Fertassa et contourné au sud et au sud-ouest par l'oued Khoumane. Il se situe à 3 Km à l'ouest de la localité de Moulay-Driss Zerhoun et à 26 1cm au nord de la ville de Meknès.

Nom du site : Le nom de Volubilis est bien attesté aussi bien par les textes anciens que par l'épi graphie volubilitaine. Il est communément admis que le mot Volubilis dérive d'un nom amazigh « Oualili » qui désigne le laurier-rose, plante grimpante qui pousse en abondance à proximité de l'oued Khoumane. Dans les sources arabes et les monnaies Idrissides et pré- Idrissides, le nom s'est transformé en « Walila ».
A partir du 16eme siècle, les ruines de la ville ont été appelées Ksar Pharaon, château du Pharaon.

B.3.        La voile de volubilis

3.1. Histoire de la ville
Volubilis a été occupé depuis l'époque néolithique grâce à de nombreux facteurs :
·      Une position facile à défendre au pied du mont Zerhoun.
·      L'abondance de l'eau des deux oueds.
·      Un territoire propice à l'agriculture et à l'arboriculture (en particulier l'olivier) sur le piémont.

Plusieurs objets archéologiques, en l'occurrence des haches polies remontant au néolithique ont été récoltés sur le site.

Le premier noyau de la ville fut fondé au cours du 2éme s. avant J.-C. par une communauté maure déjà imprégnée d'influences culturelles puniques. Sous le règne de Juba II marqué par la paix et la sécurité, la ville de Volubilis va connaître un développement architectural et urbanistique important à la faveur de sa prospérité économique. On peut estimer à une douzaine d'hectares la superficie de la ville, peut-être déjà dotée d'un plan régulateur punico-hellénistique, mais la plupart des vestiges ont été détruits ou recouverts ultérieurement. En 40 ap. J.-C., après l'assassinat du Roi Ptolémée par l'empereur Caligula, son affranchi Aedemon s'est révolté contre Rome. L'armée Romaine, aidée par des auxiliaires volubilitans a étouffé la révolte et établit un solide réseau de forteresses.
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L'empereur Claude divise la Maurétanie en deux provinces, la Césarienne à l'est, la Tingitane à l'ouest (du nom de leurs capitales respectives Caesarea/Cherchell et Tingi/Tanger). Dans cette nouvelle province, il récompense Volubilis du titre de Municipe: les inscriptions nous y font désormais connaître l'ordre de décurions, et leurs présidents annuels, les duumvirs, qui gouvernent la cité. La ville atteint très vite son extension maximale. On assiste alors à de grandes opérations urbanistiques : des monuments publics, des temples et des thermes sont construits. Le tissu urbain est composé de demeures privées associées à des boulangeries, des boutiques et surtout des huileries. Ces demeures fournissent des renseignements de premier ordre sur l'architecture domestique et le côté artistique, matérialisé par le nombre élevé de panneaux de mosaïques.

En 168-169, sous Marc-Aurèle, la ville se dote, en deux étapes, d'une enceinte percée de huit portes monumentales.
La dynastie sévérienne lui donne un nouveau centre monumental : l'arc de triomphe édifié en l'honneur de l'Empereur Caracalla en 217, le capitole construit sous Macrin en 218 ap. J.-C., la basilique élevée et le forum réaménagé vraisemblablement sous les Sévères.

A l'avènement de Dioclétien en 285 ap. J.-C., l'administration et l'armée romaine ont abandonné le sud de la Tingitane, y compris Volubilis, pour des raisons qui demeurent encore mal connues. Vers le Vlème siècle, les habitants de la ville se sont repliés à l'ouest de la ville tout en construisant un nouveau quartier à proximité de l'oued khoumane. Ils séparent ce quartier de la partie haute de la ville par une nouvelle enceinte (enceinte tardive) qu'ils prolongent jusqu'à la berge de la rivière. La zone de l'arc devient une nécropole, encore visible, attestée par des inscriptions funéraires chrétiennes couvrant la période comprise entre 599 à 655 ap. J.-C. Ces inscriptions témoignent de la christianisation de la population et de la présence d'institutions civiques.

Avant l'arrivée d'Idriss 1ér, Volubilis et sa région se sont déjà islamisées comme en témoignent les chroniques arabes et les monnaies prés-Idrissides. C'est à la suite du conflit entre les Abassides et les Chiites qu'Idriss I, descendant d'Ali par Al-Hassan, s'est enfuit au Maghreb Al-Aqsâ, où il est accueilli par le chef des Aourabas. Une fois installé à Walila, il est proclamé chef des croyants. De là, il a essayé d'étendre son domaine, avant son assassinat en 175 de l'hégire, 791 ap. J.-C. Malgré la fondation de la nouvelle capitale Idrisside à Fès, Walila est restée occupée durant le moyen âge avant son abandon définitif entre le 13ème et 14eme siècle.

Les fouilles systématiques commencées en 1915 ont permis de mettre en évidence une grande partie de la ville (plus de vingt hectares). Les fouilles se poursuivent encore sous l'égide de l'Institut National des Sciences de l'Archéologie et du Patrimoine et la Direction du Patrimoine Culturel, organismes dépendants du Ministère de la Culture.
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3.2. Composantes du site
Plan d’ensemble du site volubilis

Le site s'étend sur 42 hectares couverts par des vestiges archéologiques étendus sur six ensembles distincts :

3.2.1    Le quartier nord-est :
Situé au nord-est de la ville, il est traversé par la principale artère de la cité, le décumanus maximus qui s'étend de la pone de Tanger à l'arc de triomphe. Ce quartier renferme les riches demeures à péristyles caractérisées par la cour à arcade centrale autour de laquelle les autres pièces de la maison s'organisent. Sont annexés à la plupart des maisons de ce quartier, des bâtiments à usage industriel ou commercial constitués d'huileries, boulangeries ou de boutiques.

3.2.2    Le quartier de l'arc de triomphe :
C'est le centre de la ville où se croisent les deux principales rues : le decumanus maximus et le cardo maximus, au pied de l'arc de triomphe imposant monument de la ville édifié par la collectivité en l'honneur de l'empereur Caracalla et sa mère Julia Domna.
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3.2.3    Le quartier monumental :
Il renferme les grands édifices de la ville : la basilique judiciaire (le centre politique), le capitole (le temple principal) et le forum (la place principale).
 

3.2.4    Le Quartier sud :
Situé au sud de la ville, il se compose de plusieurs unités d'habitation dont le plan révèle la modestie de ses occupants. A sa partie nord s'étend pourtant la somptueuse demeure d'Orphée qui rappelle les riches maisons du quartier Nord-Est.
La mosaïque d’Orphée

3.2.5    Le quartier ouest :
Il est situé sur un terrain en pente à l'ouest de la ville. Certaines maisons d'époque romaine y étaient exhumées et beaucoup de vestiges d'époque islamique y étaient repérés. Portant la plus grande surface de ce quartier reste à fouiller.

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3.2.6    Le quartier bas :
Il est appelé aussi le quartier extra-muros vue son emplacement à l'extérieur de l'enceinte romaine sur la rive droite de l'oued khoumane. Il renferme des monuments d'époque islamique à l'instar du hammam Idrisside récemment restauré par une équipe maroco­-anglaise.

3.3. Statut réglementaire du site de Volubilis :

3.3.1.      Dahir du 19 novembre 1920
Dahir du 19 Novembre 1920 (7 Rabia I, 1339) dans le Bulletin Officiel n° 423 du 30 Novembre 1920, p. 2017, portant classement de divers zones et sites par application du dahir du 13 Février 1914 relatif à la conservation des monuments historiques, etc...

Il est précisé dans son article 8 : Est classée une zone de protection, autour des ruines de Volubilis et sur toute la vallée reliant ces deux points dans toute la partie teintée en jaune au plan annexé 'à l'arrêté viziriel du 7 Mai 1920 (17 Chaabane 1338), et limité comme suit :
ü A l'ouest, route de Meknès à petit jean, depuis le col jusqu'à sa rencontre avec l'oued Khouman,
ü Au nord, la crête de la colline passant derrière Fartassa jusqu'à un endroit nommé Ain Cheraf,
ü A l'est, une ligne nord-sud partant de la ligne Charaf jusqu'à la rencontre du ravin de l'Aïn Cheraf,
ü Au sud, une ligne passant sur la crête partant du ravin de l'Aïn Cheraf jusqu'à la piste Meknès - Petitjean (au col).

Aucune modification, de quelque nature que ce soit, ne pourra être apportée à l'aspect des lieux compris dans cette zone, sans l'autorisation et autrement que sous la surveillance du service des Antiquités, Beaux - Arts et monuments Historiques.

3.3.2.      Dahir du 14 novembre 1921
Le 14/11/1921 : Le classement des ruines de Volubilis par le Dahir du 14 Novembre 1921 (1 Rabia I, 1340) portant classement du Site des ruines de Volubilis. Bulletin Officiel n° 473 du 30 Novembre 1920; p. 1826. Extrait du texte :

ART. 1. Est classé le site des ruines de Volubilis compris entre : l'oued pharaoun, la piste circulaire du Zerhoun, depuis le pont jusqu'à la porte situés au nord-est de l'enceinte antique et une ligne tracée à l'extérieur de l'enceinte antique, à 10 mètre de cette enceinte, depuis la porte nord-est jusqu'à l'oued.

ART. 2. Aucune construction ne pourra être édifiée ni, en général, aucune modification apportée à l'aspect des lieux, dans la zone ci-dessus délimitée, qu'avec l'autorisation et sous la contrôle du Chef du service des Antiquités.

3.3.3.      Patrimoine mondial de l'UNESCO
Le 06/12/1997 : Inscription de Volubilis sur la liste du Patrimoine Mondial sur la base des quatre critères de l'UNESCO :
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ü exemple exceptionnel d'une ville témoignant d'un échange d'influences depuis la Haute Antiquité jusqu'à l'arrivée de l'islam.
ü exemple exceptionnel d'ensemble archéologique et architectural et d'un paysage culturel apportant un témoignage sur plusieurs cultures dont plusieurs sont disparues.
ü exemple exceptionnel d'un foyer de différentes formes d'immigration, de traditions culturelles et de cultures disparues depuis la Haute Antiquité jusqu'à l’arrivée de l’islam.
ü site chargé d'histoire, d'évènements, d'idées, de croyances et d'œuvres artistiques d'une signification universelle, notamment en tant que lieu qui abrita pour une brève période la capitale de la dynastie musulmane des Idrissides.

3.3.4.      Zone tampon et limites du site
2008 : Zone tampon et limites du site clarifiées et approuvées par le Comité du Patrimoine Mondial : une des plus grandes zones de protection des sites du Patrimoine Mondial (4.200 ha).

3.3.5. Immatriculation foncière
02/03/2009: Titrage foncier du site en tant que domaine privé de l'Etat doté désormais d'un numéro foncier (05/114433) et d'un plan cadastral national. Ce titrage a pour nom «les ruines de volubilis» et couvre une surface d'environ 80 hectares.
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3.4. Les environs du site :
Le site de Volubilis se trouve dans le territoire de la commune rurale de Walili qui encercle la ville de Moulay Idriss. Des prospections autour de Volubilis ont permis de découvrir plusieurs sites archéologiques d'époque antique et islamique. Le principal d'entre eux est le site de Tocolosida qui est un camp militaire romain situé à 5 km au sud de Volubilis en en face du village Bou Assel à l'ouest de la route reliant Moulay Idris à Meknès. Ce site est indiqué sur la carte ci-dessous par les initiales RR (ruines romaines) et porte le numéro 47. Aucun site inventorié aux environs de Volubilis n'est classé.

A 3 km au nord de Volubilis se trouve un autre camp romain qui a pour nom Ain Schkour situé près de la source qui porte le même nom (Ain Schkour).
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Une carrière antique exploitée depuis l'époque romaine pour l'extraction du calcaire s'étend sur plus de 3 km, de la ville de Moulay Idris au nord, à la forêt d'Ain Schkour au sud en passant par le village de Lkouar. Les traces de l'extraction antique sont toujours visibles sur les pierres de la carrière.
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Préparation de la pierre avant l’extraction (carriére lkouar) 
Vue panoramique de volubilis

3.5. Fréquentation

Volubilis est l'un  des sites les plus fréquentés du Maroc.

Année
2000
2001
2002
2003
2003
2004
2005
2006
2008
2009
2010
2011
N.B visiteurs
174.446
172.041
125.350
106.003
154.262
168.203
179.568
197.808
180.662
166.514
187.005
137.860



3.6.Recommandations

Le site de Volubilis est le plus grand site antique du Maroc. Il est fréquenté chaque année par 150.000 personnes environ. Il est célèbre non seulement par le bon état de conservation de ces ruines mais aussi par la beauté de son paysage.
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Le site archéologique de Volubilis est situé au sein de la Wilaya de Meknès-Tafilalet à 26 km au nord de Meknès et à 3 km à l'ouest de la ville de Moulay Idris Zerhoun.

Le cadre naturel de la région de Zerhoun a toujours offert à l'homme des potentialités propices à la sédentarisation et à l'exploitation du sol : une terre fertile, une abondance en eau (présence d'oueds et de sources), une topographie variée (montagnes, plateaux, collines et vallées) et enfin un climat clément.

Le sol géologique de la région est très riche en carrières de plein air d'où l'extraction des matériaux de construction fut facile. Le tuf, le calcaire jaune, le calcaire gris de Zerhoun ne se trouvent que dans un rayon de 3 à 4 Km du site. Ces roches ont constitué les matériaux de construction de base pour l'ensemble des monuments de la cité.

La richesse des sols de cette région est favorable à la céréaliculture qui occupe la majeure partie de l'arrière-pays de Volubilis et le piémont de Zerhoun. Elle a été pratiquée d'une manière extensive dans l'ensemble des collines pré-rifaines constituées de marnes miocènes, et d'une manière intensive dans les vallées des oueds et le plateau de Volubilis où les sols sont riches en alluvions.

Ces conditions naturelles ont favorisé l'arboriculture attestée d'abord par une dense oliveraie qui couvre le sud du massif de Zerhoun et ses piémonts est et ouest, le piémont du Jbel Outita ainsi que les versants des vallées. Les vallées des oueds où les sois sont fertiles et l'eau en abondance sont des lieux favorables à la céréaliculture, aux cultures maraîchères et aux arbres fruitiers. L'espace forestier couvre surtout les sommets du massif du Zerhoun, malheureusement nous ne disposons pas de documentation sur les espèces arboricoles qui le composent.

Ce sont ces différentes ressources qui permettent de comprendre les raisons de la permanence de l'occupation du site, et à travers les vestiges des huileries et des boulangeries on saisit mieux les relations qui liaient la cité à son arrière-pays.

B.4.   Le massif de Zerhoun
Le massif de Zerhoun se compose de cinq plis élémentaires :
·    Djbel Zerhoun-Mlati qui surplombe au sud la ville de Meknès. Le plus haut sommet
de cette unité atteint 1. l 19 m au-dessus des villages Bni-Djenad et de Mphassiine.
·    Djbel Kannoufa qui domine vers le sud-ouest la plaine de saïs sur une élévation de 947 m.
·    Djbel Nesrani situé à l'extrémité orientale du massif sur une hauteur de 1.077 m.
·    Dhar Nsour qui s'étend au nord et au nord-est avec une cime de 910 m.
·    Fert el Bir qui occupe le centre du massif à l'ouest avec une élévation de 922 m.

B.5.   Les principaux sites archéologiques de la région Volubilis-Moulay Driss

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La campagne de Volubilis a connu une occupation très dense. Les prospections archéologiques entreprises dans la région ont permis de recenser plus de 354 sites mineurs. A côté de Volubilis, il existe deux autres sites majeurs qui jouaient un rôle important dans la protection de Volubilis et de son territoire : le camp militaire de Tocolosida à cinq kilomètre au Sud et le camp d'Ain Schekour à 3 Km environs au Nord.

5.1.            Le camp militaire romain d'Ain Schkour

C'est l'un des premiers camps romains de la Maurétanie tingitane puisque l'occupation dans ce site est attestée par la mention de la cohors i asturum et callaecorum dès 57 après J.C. Il s'agit d'un élément clé du système défensif de Volubilis et de son arrière-pays au côté nord.
Il subsiste du camp actuellement une partie de l'enceinte qui aurait été pourvue de tours d'angle quadrangulaires.

5.2.             Le camp militaire romain de Tocolosida

Les ruines du camp militaire romain Tocolosida s'élèvent sur un mamelon à 3 km au sud-ouest de Volubilis sur le côté droit de la route menant vers le village de Bou Assel. De ce camp carré de 135 m de côté subsiste l'enceinte percée de deux portes.

5.3.            Qasbat Nesrani
C'est une forteresse de l'époque Almoravide située sur un éperon rocheux à l'est du massif de Zerhoune à 1.031 m-1.077 m d'altitude. On peut voir à partir de cette élévation les agglomérations de Fès et de Meknès ainsi que les montagnes pré-rifaines et celles du Moyen Atlas.
De plan polygonal irrégulier l'enceinte de la qasbah flanquée par des tours rectangulaires épouse la topographie du terrain.

Sa superficie approximative est de 4,5 ha. L'épaisseur des murs est de 2 m et leur hauteur moyenne à l'intérieur est de 5 m. La forme des bastions est rectangulaire.
Non loin de la Kasbah, une grotte sacrée nommée "Kef El Moujahidîn" semble être, selon la tradition orale le premier refuge d'Idriss à son arrivée dans le pays.

Qasbat Nesrani
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B.6. La ville de Moulay Driss



Il est difficile de dater avec précision la fondation de la ville de Moulay Driss. Mais on pense que le développement de la ville s'était produit avec le grand mouvement maraboutique du XVIème siècle.

Cette ville a été édifiée au pied du massif de Zerhoun sur un terrain accidenté autour de son noyau sacré : le marabout de Moulay Driss. La ville s'est dotée au l8° siècle d'une enceinte dont il ne subsiste qu'un tronçon de mur lié à la porte de Bab El Hjer ou bah El Zher et quelques tronçons à peine visibles sous les maisons. L'enceinte a été détruite suite à la grande extension qu'a connue la ville avec les années quatre-vingt du siècle dernier. Parmi les huit portes qui perçaient cette muraille, il ne subsiste aujourd'hui que deux portes monumentales Bah EL Hjer au sud-ouest et Bab El Blghityyin au nord-ouest de la ville.


 

Bab El Hjer (ou bab El Zeher)
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El Kasba où se trouve Bab El Blghityine et Bab Balghityine

6.1. Monuments de Moulay Driss :

  La ville renferme un patrimoine architectural fascinant, en plus de ses marabouts, Moulay Drisse Zerhoun est connu par ses fontaines et ses demeures luxueuses du XVIIIé  siécle, par la mosquée au minaret circulaire, par l’aqueduc majestueux du sultan Moulay Abdel Aziz et par sa source chaude : El Hamma.
 
Le minaret rond - l’aqueduc connu sous le non de Haroun et la Hamma

6.2. Les anciens quartiers de la ville :

Moulay Driss Zerhoun est une ville sanctuaire constituée de plusieurs quartiers organisés autour des marabouts qui abritent les tombeaux des saints de la ville. Au centre de la ville les quartiers les plus proches du mausolée et habités par les chorfa sont al-Hufra au sud-est, Tazga au sud-ouest et ben Yazgha au nord-est du mausolée. Vers le sud de la ville on remontant de Bab El Hjer on trouve respectivement les quartiers de Sidi AbdelAziz, de Lalla Yatou et de Sidi Mhmed ben kasem. Vers le nord-ouest s’est développé le quartier de dar jdida habité par les chorfa Alamiyyin et au nord-est celui de Khayber qui renferment lqlia, lkhtatba et lhjajma installés autour du tombeau de Moulay Abdallah el Hjjam considéré par la tradition orale comme le barbier de Moulay Driss.
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Ces quartiers étaient entourés d’une enceinte en pisé construite sur des soubassements en pierre. Mais cette muraille, enveloppée jadis de vergers, a malheureusement disparu sous le poids de l'urbanisation non organisée et rapide qui a envahi et masqué le noyau historique de la ville.
 
La place centrale ou souk dakhlani au début du 20° siècle
 
 La place centrale ou souk dakhlani au début actuellement

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6.3. Le mausolée Moulay Driss :

L'ancien tombeau de Moulay Idris surmonté d'une petite coupole a été doté d'une nouvelle coupole et agrandi par Moulay Ismaïl. Une madrasa a été annexée au mausolée qui a connu au fil des années d'autres agrandissements.

Le mausolée forme un polygone avec une entrée principale au sud-ouest qui mène vers un long vestibule ouvert sur la place d'el Mechouar. A l'intérieur, on accède à la grande mosquée qui s'ouvre sur une cour à ciel ouvert. En progressant vers le fond on atteint une deuxième cour sur laquelle s'ouvre à droite le marabout de Moulay Driss et à gauche la coupole hassanienne. Plus au fond on découvre Lamzara haute, Lamzara basse, la mosquée Moulay al- Hassan, la coupole de Sidi Rachid et le cimetière des chourfa.


   
La medersa                      mzara haute    

SARAG


  
              La grande mosquée                   la place supérieure      la porte du sanctuaire
6.4.  Les mosquées :
Les principales mosquées de la ville sont :
Jama Lakbir à l’intérieur du mausolée, la mosquée Al-Yazid et la mosquée Sidi Abdellah Al-Hajjam. Quant aux oratoires de quartiers, elles sont au nombre de huit : Jama de la Qasbah Belghitiyin, Jama Santissi, Jama Al-Haddadin. Le minaret cylindrique typique de Jama Santissi a été construit en 1939. Il est décoré de versets coraniques en blanc sur une faïence verte.
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6.5. El Hamma

A l’Est de Moulay Driss et dans la vallée d’Oued Khoumane se trouve une source chaude aménagée par les Romains sous forme d’un bassin circulaire. Ils l’ont utilisée comme lieu de plaisance et de soins pour leurs peaux.


B.7. Le moussem Moulay Driss Zerhoun
C’est l’un des plus grands moussems célébrés au Maroc. Il se déroule durant les quatre week end de septembre durant lesquels les tribus de la région affluent à tour de rôle pour rendre hommage au saint. Les pèlerins se dirigent vers le mausolée dans un cortège précédé par les chevaux accompagnés d’offrandes animalières (vaches, brebis, chèvres,…). La procession est accompagnée de chants et de musique jouée par les troupes célèbres de la région tels les Aissaouas et les Hmadcha.

B.8. Les recommandations 

La zone de Zerhoun renferme un patrimoine naturel et archéologique remarquable tant par sa richesse que par sa diversité. Ce patrimoine n’est exploité que partiellement et souffre malheureusement de plusieurs facteurs de dégradation engendrés principalement par l’urbanisation, d’où la nécessité de la mise en place d’un plan d’aménagement approprié qui respecte et met en valeur le paysage culturel et naturel de la région.

Les constructions galopantes ont causé la destruction de l’enceinte de la ville ainsi que six de ses portes, les trois fondouks de la ville ont été démolis et deux d’entre eux ont été remplacés par un bâtiment (Kisariya) sans aucune valeur architecturale qui a défiguré l’aspect de la ville.

Plusieurs portes en arc et des fontaines ont été détruites à l’intérieur des quartiers.

Ainsi il est nécessaire de prendre en considération les recommandations suivantes :
·      Respecter les constructions anciennes en les restaurant et en les intégrant dans le tissu urbain au lieu de les démolir.
·      Respecter les zones de servitudes autour des monuments historiques.
·      Exiger pour les nouvelles constructions le respect des prescriptions architecturales émanant des formes architecturales utilisées dans la ville ancienne (forme d’arcs, plan de bâtiment, tracé de rue,…).
·      Protéger les sources d’eau et les oueds notamment oued Khoumane contre les agents de pollution solides et liquides.
·      Respecter la zone de protection qui sépare Volubilis de Moulay Driss en empêchant toute construction susceptible d’empêcher la co-visibilité entre les deux sites ou de nuire à la beauté du paysage naturel de la zone.
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·      Entretenir les routes reliant les sites naturels et les villages de la zone pour promouvoir l’activité touristique dans les endroits enclavés (Bab Rmila, Lkouar, Ain Chkour, Sidi Ali, Lmghasiyin,…).
·      Mettre en valeur les sites de la zone (Volubilis, Moulay Idris, Bab Rmila,...).
·      Inventorier et respecter les emplacements des sites archéologiques nombreux dans la zone pour éviter leur destruction par les projets futurs.
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CHAPITRE C : MILIEU PHYSIQUE ET CONTRAINTES ENVIRONNEMENTALES

 

 

 

 

 

 

 



CHAPITRE D :
ASPECT DEMOGRAPHIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



CHAPITRE E : PROJET DE VILLE ET CHARTE URBAINE
 


CHAPITRE F : ASPECT URBAIN ET ARCHITECTURAL
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE G : CONTRAINTES ET POTENTIALITES
 

 

 

GLOSSAIRE

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