jeudi 6 novembre 2014

Journées méditerranéennes

Intervention du Président de l'association JOUDOUR lors de la 7° édition des journées méditerranéennes de l'olivier à Meknes le 21-22-23-Octobre 2014.

Association JOUDOUR pour le développement
de Moulay Idriss et la région de Zerhoune



Merci Monsieur Le Président.
            
Mon intervention en qualité de président de l’association JOUDOUR pour le développement de Moulay Idriss et la région de Zerhoune, s’inscrit dans le cadre de votre exposé, monsieur le président au sujet du projet de l’appellation d’origine de l’huile de Meknès.

Je ne saurais cacher que je ne peux que protester contre vos procédés et vos démarches qui souffrent en mon sens de beaucoup de maladresses.

Vous avez osé assimiler l’olivier de Zerhoune à l’olivier de la zone de Meknès et celle d’El Hajeb, et cela m’a tout confus, parce que l’olivier de Zerhoune a ses caractéristiques propres à lui, et que ni l’une ni l’autre des deux autres zones citées ne peut prétendre partager avec lui.

L’olivier de Zerhoune représente en effet toute l’histoire de l’olivier au Maroc. Des recueils de sources inédites de l’histoire de notre pays  nous renseignent que la diffusion de cet arbre fut d’abord établie dans la région de Tingitane du premier au troisième siècle, autour de Volubilis ; en d’autres termes clairs et exacts, au pied du massif de Zerhoune. D’ailleurs un petit regard rétrospectif sur l’histoire de la région de Meknès nous permet de constater qu’il n’y a pas plus loin qu’au début du vingtième siècle, plus exactement au début du protectorat français au Maroc, toute la région de Meknès comptait 300.000 pieds d’oliviers dont 250.000 se trouvaient dans la zone de Zerhoune. N’est-ce pas là des chiffres parlant dont l’éloquence est à décrier toutes illusions et toutes intentions ? !

Par ailleurs, comment peut-on assimiler l’huile de Zerhoune aux huiles de la zone Meknès ou la zone El Hajeb ? Ici c’est des plantations modernes, c’est des variétés importées, c’est des techniques culturales et des moyens  d’exploitation modernes, industrielles et mécanisés. Là, tout est encore  traditionnel ; plantation, traitement, cueillette, trituration, tout est ancestral d’où la spécificité et la typicité zerhounie qui est restée durant des millénaires comme une auréole qui honore les oléiculteurs et qui atteste leur attachement à l’olivier de leurs aïeuls et témoigne de leur fidélité à leurs mœurs,  à leur savoir-faire et  pour tout dire, à leur mode de vie.


La relation très étroite de la population zerhounie avec l’olivier est digne d’être décrite et citée dans les annales de l’oléiculture à l’échelle mondiale. Le temps ne permet pas d’énumérer les faits qui justifieraient mes propos, aussi me contenterais-je d’un seul, qui en mon sens relate clairement l’étendue de cette relation ; voir le nombre de jours de travail que procure actuellement l’olivier à Zerhoune et qui  est le même qu’il y a trois millénaires.

Quand on parle du nombre de jours de travail, nous pensons forcément au coût de production. Celui-ci pour cette raison et pour tant d’autres encore, ne peut être le même à Meknès, à El Hajeb et à Zerhoune. L’écart est aussi grand qu’incontournable, aussi profitable et favorable aux uns qu’handicapant et désavantageux aux autres, car on ne peut guère égaliser les chances de  deux genres de   compétiteurs, les uns travaillant sur de vastes plaines et de grandes étendues, moyennant des techniques trop avancées,  les autres sur des  parcelles rudes et montagneuses, avec des méthodes simples et très vieilles.

Je pense qu’il serait aussi juste de rappeler que des associations avaient déposé auparavant un dossier où elles demandent l’appellation d’origine de l’huile de Zerhoune. La demande a été étudiée par la commission. Un bureau d’étude a été désigné pour donner son avis, et on attend toujours une réponse. Y aurait-il problème quelque part ? On ne sait pas !

Mais ce dont nous sommes sûrs,  et nous espérons que vous l’êtes autant que nous, c’est que si d’autres zones sont parvenues à atteindre un niveau avancé sur tous les plans,- ce qui leur confère  une quelconque appellation, l’olivier de Zerhoune et l’huile d’olive zerhounie mèritent une appellation d’origine protégée, sanction méritée et justifiée qui  réduira sûrement l’écart qui distingue cette zone des autres zones en phase ascensionnelle de développement.      


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