Intervention du Président de
l'association JOUDOUR lors de la 7° édition des journées méditerranéennes de
l'olivier à Meknes le 21-22-23-Octobre 2014.
Association JOUDOUR pour le
développement
de Moulay Idriss et la région de
Zerhoune
Merci Monsieur Le Président.
Mon intervention en qualité de
président de l’association JOUDOUR pour le développement de
Moulay Idriss et la région de Zerhoune, s’inscrit dans le cadre de votre
exposé, monsieur le président au sujet du projet de l’appellation d’origine de
l’huile de Meknès.
Je ne saurais cacher que je ne peux
que protester contre vos procédés et vos démarches qui souffrent en mon sens de
beaucoup de maladresses.
Vous avez osé assimiler l’olivier
de Zerhoune à l’olivier de la zone de Meknès et celle d’El Hajeb, et cela m’a
tout confus, parce que l’olivier de Zerhoune a ses caractéristiques propres à
lui, et que ni l’une ni l’autre des deux autres zones citées ne peut prétendre
partager avec lui.
L’olivier de Zerhoune représente en
effet toute l’histoire de l’olivier au Maroc. Des recueils de sources inédites
de l’histoire de notre pays nous renseignent que la
diffusion de cet arbre fut d’abord établie dans la région de Tingitane du
premier au troisième siècle, autour de Volubilis ; en d’autres termes
clairs et exacts, au pied du massif de Zerhoune. D’ailleurs un petit regard
rétrospectif sur l’histoire de la région de Meknès nous permet de constater
qu’il n’y a pas plus loin qu’au début du vingtième siècle, plus exactement au
début du protectorat français au Maroc, toute la région de Meknès comptait
300.000 pieds d’oliviers dont 250.000 se trouvaient dans la zone de Zerhoune.
N’est-ce pas là des chiffres parlant dont l’éloquence est à décrier toutes
illusions et toutes intentions ? !
Par ailleurs, comment peut-on
assimiler l’huile de Zerhoune aux huiles de la zone Meknès ou la zone El
Hajeb ? Ici c’est des plantations modernes, c’est des variétés importées,
c’est des techniques culturales et des moyens d’exploitation modernes,
industrielles et mécanisés. Là, tout est encore traditionnel ; plantation,
traitement, cueillette, trituration, tout est ancestral d’où la spécificité et
la typicité zerhounie qui est restée durant des millénaires comme une auréole
qui honore les oléiculteurs et qui atteste leur attachement à l’olivier de
leurs aïeuls et témoigne de leur fidélité à leurs mœurs, à leur savoir-faire et pour tout dire, à leur mode
de vie.
La relation très étroite de la
population zerhounie avec l’olivier est digne d’être décrite et citée dans les
annales de l’oléiculture à l’échelle mondiale. Le temps ne permet pas
d’énumérer les faits qui justifieraient mes propos, aussi me contenterais-je
d’un seul, qui en mon sens relate clairement l’étendue de cette relation ;
voir le nombre de jours de travail que procure actuellement l’olivier à
Zerhoune et qui est le même qu’il y a trois
millénaires.
Quand on parle du nombre de jours
de travail, nous pensons forcément au coût de production. Celui-ci pour cette
raison et pour tant d’autres encore, ne peut être le même à Meknès, à El Hajeb
et à Zerhoune. L’écart est aussi grand qu’incontournable, aussi profitable et
favorable aux uns qu’handicapant et désavantageux aux autres, car on ne peut
guère égaliser les chances de deux genres de compétiteurs, les uns travaillant
sur de vastes plaines et de grandes étendues, moyennant des techniques trop
avancées, les autres sur des parcelles rudes et montagneuses,
avec des méthodes simples et très vieilles.
Je pense qu’il serait aussi juste
de rappeler que des associations avaient déposé auparavant un dossier où elles
demandent l’appellation d’origine de l’huile de Zerhoune. La demande a été
étudiée par la commission. Un bureau d’étude a été désigné pour donner son
avis, et on attend toujours une réponse. Y aurait-il problème quelque
part ? On ne sait pas !
Mais ce dont nous
sommes sûrs, et nous
espérons que vous l’êtes autant que nous, c’est que si d’autres zones sont
parvenues à atteindre un niveau avancé sur tous les plans,- ce qui leur
confère une quelconque
appellation, l’olivier de Zerhoune et l’huile d’olive zerhounie mèritent une appellation
d’origine protégée, sanction méritée et justifiée qui réduira sûrement
l’écart qui distingue cette zone des autres zones en phase ascensionnelle de
développement.
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